Un an de prison ferme requis contre l’ancien principal du collège de Salazie

Le tribunal de Champ-Fleuri.
Jean-Leu Enilvent risque un an de prison ferme. L'ancien principal du collège Auguste Lacaussade comparaissait ce vendredi 19 août devant le tribunal de Champ-Fleuri pour des faits de harcèlement moral et sexuel et d'agression sexuelle. La décision sera rendue le 20 septembre.

Le rappel des faits

Des mots et des gestes déplacés à répétition, jusqu’à des faits d’agression sexuelle. L'affaire a éclaté en février 2018, au moment du retour du principal à son poste au collège Auguste Lacaussade de Salazie. L’encadrant avait été mis à pied pendant un an par le  rectorat  après que des enseignantes l'ont dénoncé.
Une décision du conseil de discipline qui n’a pas empêché Jean-Leu Enilvent  de réintégrer l'établissement salazien.Incompréhensible pour les victimes, huit au total, qui  portent plainte.

 "Je n’ai harcelé, ni agressé personne"

 

Tout au long du procès, le prévenu a maintenu la même ligne défense, reconnaissant tout au plus, "une drague lourde ", qui ne serait pas aller au-delà du premier refus.

Ces déclarations aux magistrats, contredisent sa propre déposition enregistrée lors de sa garde à vue. Jean-Leu Elnivent a tendance à minimiser les déclarations des victimes : "elles m’en veulent, elles se sont entendues " assène-t-il. Une posture peu apprécié par le parquet, qui estime que le prévenu ne répond jamais vraiment aux accusations portées.

 

Pour la partie civile, "le harcèlement est caractérisé"

Une analyse partagée par Fabrice Saubert. L’avocat des parties civile affirment que les déclarations des victimes et des témoins sont concordantes de même, pour les adjoints au chef d’établissement, ils attestent de certains comportements qui font que "le harcèlement est caractérisé".

La défense dénonce " une instrumentalisation de la Justice "

Pour Iqbal Akhoun, avocat de la défense, ce n’est pas une coïncidence si les plaignantes présentes ce vendredi 19 aout ont aussi été convoquées récemment au rectorat.

Il considère qu’elles ont été encouragées à activer la procédure pénale pour compenser le camouflet infligé à l’Académie suite à l’absence de sanctions prononcées par la commission de discipline à Paris.

 

Le procureur a requis 24 mois de prison dont 12 avec sursis contre Jean-Leu Elnivent. La décision a été mise en délibéré au 20 septembre. Le prévenu est ressorti libre du tribunal mais sous la contrainte d’un bracelet électronique.