Les mauvaises herbes ont un impact négatif sur le rendement d’un champ de cannes. Elles représentent jusqu’à 30% de perte en productivité pour les planteurs. Le désherbage joue donc un rôle capital. A l'Etang-Salé, un atelier présentait aux agriculteurs, ce jeudi 16 juin, les dernières innovations en matière de lutte contre l’enherbement.
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Le désherbage pèse en effet beaucoup plus qu’on ne le croit dans la balance. Une des méthodes pour se débarrasser de ces espèces nuisibles est l’utilisation d’herbicide chimique. Les planteurs de cannes sont de plus en plus sensibles à la préservation de l’environnement mais aussi à leur propre protection.
Les ateliers menés par le Réseau d’Innovation et de Transfert Agricole auprès de ces professionnels servent de piqure de rappel. Mais le but, ce jeudi matin, était de présenter les techniques novatrices de désherbage des champs.
Au menu de la formation : démonstrations de désherbage de la canne au champ, techniques complémentaires, réglages du matériel de pulvérisation et prévention des risques santé et environnement.
Sont aussi présentées des méthodes complémentaires, manuelles ou même mécaniques. Parmi les 300 participants, Armand Pellier, planteur de cannes à Mont-Vert-les-Bas. Il a flashé sur une machine dernier cri, spécialement conçues et adaptées pour arracher les mauvaises herbes. Problème, elle coûte près de 35 000 euros.
Ça serait l'idéal pour les champs en terrain nu. Je suis convaincu qu'on peut travailler sans désherbage chimique. Mais je suis sûr qu'il doit y avoir du matériel moins coûteux.
Armand Pellier, planteur de cannes à Mont-Vert les Bas
Pas d’insecticide, seulement quelques herbicides
En agriculture conventionnelle, la canne à sucre est la deuxième culture qui consomme le moins de pesticides derrière les prairies. Pas d’insecticide ni de fongicide, seulement quelques herbicides. Cette culture nécessite toutefois des opérations de désherbage de plus en plus précises et ciblées. L'autre objectif, sensibiliser les planteurs à la protection de l'environnement et de la santé. Il faut être raisonnable sur les quantités employées.
Les produits coutent chers, si on peut mettre 1,25 litres au lieu de deux litres c'est mieux pour l'environnement. Je pense qu'il y a une prise de conscience des agriculteurs sur sécurité et la santé, on voit plus de masques de gants et de bottes.
Stéphane Baillif, technicien testeur herbicide
Des outils intéressants, mais ces solutions s'avèrent couteuses. En cette période d’incertitude autour des négociations de la future convention canne, de tels investissements sont difficilement envisageables dans un futur proche.