C'est une première en France. L’épandage passe au numérique. Cette technique, qui permet de répandre l'engrais ou du fumier sur un sol, demande beaucoup de temps aux agriculteurs. Chaque éleveur doit remplir un cahier d’épandage dans lequel il consigne tout ce qu’il a livré, comme les quantités mais aussi la composition de l’engrais, avec des calculs complexes à effectuer. Bien souvent ces cahiers ne sont pas correctement remplis. À Saint-Pierre, La FRCA a proposé un nouvel outil aux éleveurs, le tout accompagné d’une formation.
Réduire la charge administrative
Remplir un cahier d'épandage pour un éleveur représente un travail considérable. “Il faut du temps et beaucoup de patience pour ne pas se tromper dans les calculs, tout en sachant qu’il y a des contrôles de la DAAF (Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de La Réunion) derrière”, indique Daniela, éleveuse de poulet dans l’Ouest de l’île.
Avec la présentation du cahier numérique d'épandage, c’est désormais une application qui se charge des calculs de taux d’azote et de potassium. “En trois, quatre clics sur l’ordinateur, le cahier d'épandage est rempli. Quand on voit un outil comme ça, on voit qu'il est adapté au plan d'épandage, on va l’utiliser”, témoigne Patrick Dijoux, éleveur de poulet. “Ça changera notre vie”, se réjouit quant à elle Julie Fontaine. L’administratif prend une part de plus en plus importante dans son métier d’éleveuse. “On n’a pas le choix, ça représente plus de 30% de notre travail, on doit toucher à tout, on est assommés par les normes européennes à chaque fois. Enfin on dispose d’un outil en notre faveur”, conclut l’éleveuse.
Un point positif pour l’environnement
Parmi les avantages de ce cahier numérique d’épandage, le respect de l’environnement. Fini les calculs faussés et le trop-plein d’engrais ou de fumier déversé. “Ça nous permet d’évaluer au mieux en fonction des cultures ce dont la plante a besoin. À l’instant T on sait que cette année on a apporté suffisamment d’engrais”, constate Daniela.
Une façon de travailler qui permettra peut-être d’apporter un autre regard sur l’épandage. Celui-ci étant perçue par beaucoup comme une source de pollution uniquement.