Ce jeudi 18 novembre est la journée mondiale de lutte contre le harcèlement scolaire. On estime que 6% des 12 millions d’élèves scolarisés subissent du harcèlement scolaire, soit 720 000 élèves au niveau national, selon un rapport d’information du sénat daté du 22 septembre 2021.
Un numéro d'appel et bientôt de nouvelles mesures
La plateforme nationale d’aide aux victimes et aux parents traite près de 20 000 appels par an. Un chiffre en augmentation d’années en années. En plus du numéro 3018, le président de la République annonce ce jeudi qu'une application 3018 sera lancée en février.
Emmanuel Macron a publié une vidéo sur Twitter pour annoncer de nouvelles mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire. Il évoque notamment un renforcement du contrôle parental sur les écrans utilisés par les enfants.
À tous les jeunes victimes de harcèlement : vous devez savoir que nous sommes de votre côté. Parlez. Je le dis clairement : nous pouvons remporter ce combat à condition de ne rien laisser passer, de ne rien céder. https://t.co/4yqQcHL8vV
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 18, 2021
Le harcèlement, différentes formes pour de graves conséquences
Selon le dernier rapport de l’UNESCO, un enfant sur trois serait concerné par une forme de harcèlement, qu’il soit scolaire, du cyber harcèlement ou des violences intrafamiliales. Ce phénomène est donc massif, selon Stéphanie Lacroix, directrice du centre social ADESIR, membre du réseau RELIER de lutte contre le harcèlement.
Le dispositif RELIER vise à faciliter la présence des associations d’accompagnement et de prévention de la lutte contre le harcèlement. Le centre RELIER de La Réunion accueille des jeunes victimes de harcèlement et leurs parents. Seul un centre existe dans le département, il devrait y en avoir un par commune, selon Stéphanie Lacroix.
Dépression, troubles de repli sur soi, agressivité, troubles alimentaires, phobie scolaire, sont autant de conséquences du harcèlement, à savoir des brimades ou agressions répétées dans le temps. Le harcèlement peut débuter à l’école ou au collège et se poursuivre au lycée. Bien souvent, il s’agit d’un phénomène qui peut durer des années, et d’un phénomène de groupe.
Stéphanie Lacroix était l’invitée de la matinale de Réunion la 1ère :
Les parents sont rarement au courant
Souvent les parents ne sont pas au courant de ce que vivent leurs enfants. Quand ils l’apprennent, le phénomène a déjà pris de l’ampleur. Parfois, ce sont des drames qui le révèlent, comme en octobre dernier avec le sucide de Dinah, 14 ans.
Les parents des victimes, mais aussi ceux des harceleurs, n’imaginent pas que de tels faits se produisent. C’est le cas d’une maman dont l’enfant est été identifiée comme harceleuse, parmi des élèves d’une classe de 4ème dans un collège de l’Est de l’ile.
Son témoignage recueilli par Réunion la 1ère :
Pour Stéphanie Lacroix, membre du réseau RELIER de lutte contre le harcèlement, l’important est avant tout de croire son enfant, de l’écouter. Assez rapidement, il faut ensuite rebondir et ouvrir les bonnes portes, notamment auprès de l’Education nationale. Dans chaque établissement scolaire, il y a un référent harcèlement, avec qui il faut prendre contact.
Le Collectif Elianna, du nom d'une petite fille de 2 ans décédée de violences intrafamiliales, se consacre à la défense des droits des enfants. Il accompagne également les enfants, et leurs familles, victimes de violences, notamment de harcèlement scolaire, dans leurs démarches.
Sensibilisation dans les établissements scolaires
La rectrice de l’Académie de La Réunion, Chantal Manès-Bonnisseau, s’est rendue dans le collège Les Alizés à Saint-Denis pour la présentation d’une action de sensibilisation menée par près de 8 000 élèves de 8 collèges.
Des élèves de sixième et des élèves ambassadeurs « non au harcèlement » ont présenté un projet de sensibilisation au harcèlement scolaire dont l’objectif est d’impliquer le maximum de personnes dans cette action encadrée par l’assistante sociale et le CPE.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Elèves et personnels référents avec le programme pHARe
Une journée pour sensibiliser les élèves et la communauté éducative aux phénomènes de harcèlement dans le milieu scolaire. Dans tous les établissements de l’île, s’applique désormais le programme pHARe de lutte contre le harcèlement.
Il s’agit d’un programme de prévention du harcèlement pour assurer la sécurité et le bien être des élèves en agissant directement sur le climat scolaire. Il doit permettre la création d’une communauté protectrice formée et engagée dans la lutte contre le harcèlement.
Des personnels référents sont ainsi formés dans les écoles, collèges et lycées. 10 ambassadeurs adultes et élèves de la lutte contre le harcèlement seront ainsi présents dans chaque établissement. Cela se fera d’abord dans les collèges cette année, puis dans les lycées l’année suivante, a indiqué la rectrice de l’Académie de La Réunion.
Chantal Manès-Bonnisseau insiste sur la nécessité de " libérer la parole " autour de cette probélmatique.