Des milliers d'oursins échoués sur le sable, plus de 4000 échinodermes morts retrouvés sur les plages de l'île depuis la fin juillet. Les scientifiques n'avaient aucune explication sur cette hécatombe concernant uniquement les oursins de récif à longues épines vivant dans des eaux tropicales chaudes.
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Un parasite tueur d'oursins à longues épines
Pollution, stress, les scientifiques s'étaient montrés prudents sur la cause de cette mortalité massive . Aujourd'hui l'ARVAM, l'agence pour la Recherche et la Valorisation Marines affirme que le coupable est un cilié, un parasite qui a commencé à décimer des populations de Diadema antillarum en 2022 dans plusieurs îles des Caraibes mais aussi en Mer Rouge au premier semestre 2023.
Les échantillons envoyés pour analyse révèlent qu'un petit cilié de 1/10eme de millimètre serait à l'origine de cette attaque massive. " Il s'agit d'un cilié, autrement dit, d'un être vivant unicellulaire (ni animal, ni végétal, ni fongique ni bactérien) recouvert de cils qui lui permettent de se déplacer et de se nourrir. Si la plupart des ciliés sont inoffensifs, celui-ci – le "scuticocilié" – s'avère mortel pour les oursins " écrit la revue GEO.
Selon l'Agence pour la Recherche et la Valorisation Marines, " le phénomène s'étend lentement mais surement vers les plages. Heureusement que - pour le moment - une seule espèce parmi les 41 recensées ici subit cette épidémie " explique Jean-Pascal Quod manager à l'ARVAM. Il explique que cette épidémie finira bien par s'arrêter dans l'espace et dans le temps, reste à savoir quand !.
Le parasite vide l'oursin en deux jours
La maladie vide l'oursin de son contenu et ne laisse que son squelette selon les chercheurs de l’Association Française de l’Université de Tel-Aviv qui ont travaillé sur une épidémie mortelle responsable de l’éradication des oursins noirs du Golfe d'Eilat. " Il s’agit d’une mort rapide et violente en deux jours, un oursin en bonne santé se transforme en squelette. Certains cadavres sont rejetés vers le rivage, mais la plupart des oursins sont dévorés alors qu'ils agonisent et sont incapables de se protéger, augmentant les risques de contagion des poissons qui s'en nourrissent ".
Mortalité massive constatée depuis le 24 juillet sur les plages
Depuis le 24 juillet, une mortalité accrue d'oursins était observée sur les plages de la Réunion. L'origine de cette hécatombe étant inconnue et la Réserve Marine suivait de près l’évolution du phénomène avec le concours du réseau de sentinelles du récif, composé de clubs de plongée, de scientifiques ou encore d’usagers.
Des échantillons ont été envoyés pour être analysés expliquait à l'époque Bruce Cauvin de la Réserve naturelle marine de La Réunion qui recommandait " de ne pas toucher ces oursins morts et d’éviter de les utiliser, notamment comme appât pour la pêche ". Le phénomène aurait été signalé également aux Seychelles.
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