Une formation pour prévenir les agissements sexistes ou de harcèlement au travail

Pour identifier et réagir face aux agissements sexistes, une soixantaine de structures, entreprises ou associations, participent à un atelier sur le sexisme au travail et les addictions. La sensibilisation permet de libérer la parole et d’anticiper les risques.

" Elle est jolie ta robe, elle te va bien ", " fais attention avec ce décolleté il pourrait t’arriver des misères ". Plus ou moins identifiables, les cas d’agissements sexistes sont pourtant bien présents dans le monde du travail. Pour apprendre à les identifier et savoir comment réagir, des ateliers sont proposés aux entreprises.

La sensibilisation pour une meilleur détection

Depuis 2021, les agissements sexistes et le harcèlement sont pénalement répréhensibles. Pour éviter certaines situations, il faut parler de sujets souvent tabous pour pouvoir faire de la prévention, améliorer les conditions de travail et diminuer l’accidentologie.

Selon Elsa Campos, chargé de mission à l’ARACT, cela commence par apprendre aux salariés où sont les limites.

La limite, c’est le consentement, le malaise que peut ressentir la personne. Ce n’est pas obligé que ce soit la même personne qui ait des agissements sexistes, il peut y avoir plusieurs personnes qui vont créer ce climat hostile 

Elsa Camposs, chargé de mission à l’ARACT

 

Des ateliers à destination des entreprises

Pour éviter une dégradation des conditions de vie au travail, l’Isodom propose des ateliers de prévention et d’information à l’attention des entreprises. Une soixantaine de structures y ont participé ce vendredi 19 avril, à Saint-Denis.

Par le jeu, il s’agit de décomplexer les participants pour se rendre compte des choses qui peuvent se dire ou ne pas se dire et de continuer à avoir un climat serein dans l’entreprise.

On parle très facilement de risques professionnels, le port des chaussures de sécurité, le risque de coupures, en revanche on parle très peu du stress, des violences internes, des violences externes, et encore moins du sexisme est des addictions

Elsa Leveneur Martin, consultante QSE chez ISodom

 

Des conséquences potentiellement graves pour les salariés

Ces problèmes, souvent considérés comme personnels, interfèrent avec la sphère professionnelle, précise-t-elle. Des problématiques souvent banalisées, mais pourtant bien présentes.

" On a tous eu, qu’on soit des hommes ou des femmes, une petite remarque un peu sexiste, on connait tous quelqu’un qui consomme soit de l’alcool, soit des médicaments, ou aussi du zamal, pour oublier des mots physiques ", détaille Elsa Leveneur Martin.

Ce sont aussi des potentiels dangers pour les autres collaborateurs. " Il y a une méconnaissance de l’implication que cela peut avoir sur le travailleur, qui peut être ensuite en souffrance dans ce cadre-là ", explique  Elsa Camposs, chargée de mission à l’ARACT, l’Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail.

Apprendre à réagir

En plus de la détection de ces faits, il faut savoir réagir. Pour Elsa Leveneur Martin, il faut écrire les procédures. " Quand on voit un collègue qu’on pense alcoolisé, qu’est-ce que je fais pour alerter ? Qui j’alerte ? ", interroge-t-elle.

Les entreprises doivent rédiger un document unique d’évaluation des risques dans ce sens. En 2011, une entreprise sur deux ne l’avait pas fait.