De nouvelles drogues potentiellement mortelles circulent à La Réunion : déjà 3 décès et 6 hospitalisations graves

L'Agence régionale de santé de La Réunion tire la sonnette d'alarme. Depuis la fin du mois de juin, des substances dangereuses circulent à La Réunion. Il s'agit de drogues qui n'ont pas encore pu être identifiées mais qui peuvent entrainer des overdoses très graves, voire même mortelles.

A ce jour, 13 intoxications ont été recensées par les autorités sanitaires chez des personnes âgées de 21 à 46 ans et parmi celles-ci, trois décès sont à déplorer en plus de six hospitalisations en réanimation.

Le reportage de Réunion La 1ère :

Qui sont les personnes décédées ?

Deux des trois décès remontent au mois de juillet dernier. Il s'agit de deux jeunes du quartier Fayard, à Saint-André, qui avaient été retrouvés en arrêt cardio-respiratoire à leur domicile après avoir passé une partie de la soirée ensemble. Déjà à l'époque, la thèse d'une overdose après la consommation de drogue était évoquée.

Le troisième décès par overdose est survenu en milieu pénitentiaire, selon les indications Dr David Mété, chef du service addictologie au CHU de Saint-Denis. Le détenu aurait consommé un nouveau produit avec d'autres camarades de cellule.

Après le tabac chimique...

D’après les premières investigations menées, il s’agirait d’opiacés de synthèse 500 fois plus puissants que l’héroïne.

"A La Réunion, on connaissait déjà les cannabinoïdes de synthèse, le fameux "tabac chimique", qui sont des dérivés très puissants du THC, le principe actif du cannabis. Mais là, il s'agit d'analogues de la morphine, dérivée de l'opium, mais on parle là de dérivés d'une puissance considérable !", indique le Dr David Mété.

Revoir l'interview du Dr David Mété sur Réunion La 1ère :

L'overdose en quelques minutes seulement

Ces produits présentent ainsi un risque d’overdose majeur et les premiers effets peuvent se faire ressentir quelques secondes à quelques minutes seulement après leur consommation.

Un risque d'overdose qui peut aboutir au décès en l’absence de prise en charge médicale rapide. Ces produits peuvent être fumés, vaporisés, injectés, ingérés, inhalés, sniffés, à l’insu ou non du consommateur, rappelle encore l'ARS de La Réunion.

Un risque d'asphyxie brutale

Certaines victimes précisent que l’intoxication peut débuter après seulement deux bouffées de tabac fumé. Quels sont les symptômes qui peuvent être ressentis ? Une asphyxie brutale peut survenir car ces substances ont un effet direct sur les centres respiratoires cérébraux, la personne étant ensuite dans l’incapacité de respirer.

Des investigations toxicologiques sont en cours mais compte-tenu de la complexité des analyses chimiques, les résultats ne sont pas encore disponibles.

"Cette substance est très certainement nouvelle à La Réunion, indique Nicolas Thévenet, directeur adjoint de la veille sanitaire à l'ARS. Il y a des réseaux qui existent au sein de l'Océan indien et notamment sur l'île Maurice où il y a une consommation connue d'opiacés, mais là aucune certitude pour le moment".

L'ARS recommande la plus grande vigilance

L’ARS recommande la plus grande prudence en cas de consommation de produits stupéfiants, notamment à base de tabac. Celle-ci demande ainsi aux fumeurs de ne jamais accepter une cigarette ou un autre produit dont ils ne connaissent pas la provenance.

Face à une personne qui présenterait des symptômes inhabituels après avoir consommé des produits, il est demandé d'appeler immédiatement le 15 et d'expliquer le contexte. Pour plus d’ informations, il est possible de se rendre sur le site internet Drogues Info Service ou d'appeler le 0800 23 13 13 (appel anonyme et gratuit, 7j/7 de 8h à 2h – horaires Hexagone).