Gabrielle Paillot est une militante de la cause animale. Elle a écrit au président de la République, au ministre de l’écologie, de l’agriculture et aux préfets du Nord, du Pas-de-Calais, de la Martinique, de la Guadeloupe et de La Réunion pour la fermeture des derniers ronds de coqs existants et que l’on interdise les "batay kok". Sa pétition a été signée par plus de 38 000 signataires.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"Le coq lé fé pou batay’, li lé pa fé pou rèt dan’ in park"
Le nord de la France et ces trois départements d’Outre-mer organisent depuis toujours des combats de coqs. Chez nous, la tradition est fortement liée à la passion. "Le batay kok pou mwin, sé nout’ tradition. Sé nout’ passion. Le coq lé fé pou batay’, li lé pa fé pou rèt dan’ in park" confie un défenseur des combats de coqs. "Moi à la maison j’ai des antibiotiques. Dès qu’il a fait un combat, il ne se bat pas avant vingt jours" témoigne un autre.
C’est un lien social. Pour beaucoup de gens, c’est surtout pour l’ambiance. Ça fait revivre les quartiers. C’est pour pouvoir se retrouver le dimanche et avoir une activité.
Un défenseur des combats de coqs
Jean-François se défend également de maltraiter ses huit coqs : "Bana sé kom’ un zenfant pou nou ! Si bana lé malade, nou lé obligé soign’ à zot. Sé plus qu’un zanimo, sé in kompagnon d’vi". "C’est très rare qu’un coq meurt dans un rond". Ces défenseurs de combats de coqs assurent que les coqs ne sont pas équipés de lames ni d’autres ergots supplémentaires qui blessent, "pour ne pas qu’ils se fassent trop mal. Ce sont leurs ergots naturels" explique Peter, qui possède une dizaine de coqs. "Il ne faut pas interdire [les combats de coqs]. Par contre, s’il y a des gens qui maltraitent les animaux, il faut les punir".
Que dit la loi concernant les combats de coqs ?
L’article 521-1 du Code pénal réprime les sévices et actes de cruauté envers les animaux : "Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende". Toutefois, une exception est faite pour les courses de taureaux et les combats de coqs.
Le présent article n'est pas applicable aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Il n'est pas non plus applicable aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie.
Article 521-1 du Code pénal
"En France, ces combats sont donc autorisés seulement là où la tradition est ancrée, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais, à la Réunion, en Guyane, dans les Antilles et en Polynésie" souligne Gabrielle Paillot. A La Réunion, "on compte encore cinq gallodromes officiellement tolérés et de nombreux autres illégaux" écrit la militante dans sa pétition. Avant d’ajouter que "nous demandons aux destinataires de cette pétition la fermeture définitive des gallodromes encore existants dans le Nord / Pas de Calais et dans les DOM-TOM et ce, au nom du bien-être animal".
A noter qu’en 2015, le Conseil constitutionnel avait jugé conforme à la Constitution l'interdiction de créer en France de nouveaux gallodromes pour y organiser des combats de coqs.
Les Batay Kok à venir
La "Batay Titan" à Saint-Benoit, ce dimanche 14 août au Ludoparc
Les meilleurs combattants des quelques dix gallodromes de l'île s'affronteront.