La feuille de route de L'Agence Régionale de Santé de La Réunion pour 2024-2025 a été présentée ce jeudi 12 septembre. Un projet collectif qui mise sur la proximité en associant tous les acteurs.
Des médiateurs de santé pour le suivi médical
Le directeur général de l'ARS Réunion inscrit ses actions à travers deux notions, "la proximité et la prévention".
"L’action de proximité que nous allons mettre en place avec l’aide de l’assurance maladie, c’est de repérer les personnes qui n’ont pas participé au dépistage des cancers du sein, de l’utérus et colorectal. Les appeler et leur proposer un rendez-vous. On va déployer des médiateurs en santé pour pouvoir améliorer plus largement la santé de la population" explique Gérard Cotellon.
En complément de cette démarche, l'ARS a pour vocation de créer une structure unifiée de dépistage et de coordination des soins. L'organisation de cette structure est attendue pour fin octobre 2024.
Vaccination et prévention
Autre priorité pour les mois à venir pour l'ARS : la couverture vaccinale contre le papillomavirus s'étende davantage à La Réunion. " Le taux de vaccination est trop faible aujourd’hui. Il faut que les parents comprennent que les vacciner, c'est protéger leurs enfants des cancers de demain. Nous reprenons la campagne vaccinale au mois de novembre pour les enfants de 11 ans, en classe de 5ème. Nous espérons une couverture vaccinale plus importante, de l’ordre de 80 % ".
Le vaccin préviendrait jusqu’à 90 % des infections par le papillomavirus humains à l’origine de certains cancers.
Protéger nos marmailles des infections, autre engagement de l'ARS. La bronchiolite en fait partie. Cette infection aigüe des voies respiratoires touche les nourrissons et les jeunes enfants. Il n'y a pas de saison à La Réunion, mais cette infection virale peut être évitée.
" Depuis un an, nous avons un produit qui permet de protéger les bébés et il faut que les mamans demandent cette injection sur ordonnance, dans les maternités. Ce produit a permis d’éviter deux tiers d’hospitalisation en moins. Des enfants peuvent mourir de la bronchiolite " prévient le directeur de l'ARS.
Sensibiliser à l'usage de la cocaïne
C'est un phénomène qui préoccupe tout particulièrement l'Agence Régionale de Santé, la cocaïne. La circulation de cette drogue à La Réunion n'est pas sans conséquence sur le système de santé. Au CHU Nord, les consultations ont ainsi été multipliées par trois entre 2021 et 2023.
" On est passé d’une utilisation festive de la cocaïne à une vraie addiction au produit. On a des gens qui sont en situation précaire et qui consomment leur cocaïne. Le point d’inquiétude c’est que cette cocaïne est transformée en crack " poursuit Gérard Cotellon.
Pour sensibiliser la population et particulièrement les personnes vulnérables, l’ARS et la préfecture, avec la Fédération régionale d’addictologie de La Réunion, lanceront une campagne de prévention d’ici la fin de cette d’année.
Le directeur général de l'Agence Régionale de Santé de La Réunion était l'invité du JT de 19 h :
Circulation du chikungunya et vaccination contre le Mpox
Cette présentation générale est aussi l'occasion pour l'ARS de faire un point sur les épidémies en cours à La Réunion.
À ce jour, cinq cas autochtones de chikungunya ont été recensés à La Réunion ces dernières semaines.
Le cinquième cas annoncé ce jeudi 12 septembre a été enregistré à Saint-Louis et il est pour le moment, en attente de confirmation. Ce nouveau cas pourrait confirmer une circulation du virus dans l'île. " À cette heure, on ne peut pas écarter une circulation du virus à La Réunion, le maximum est fait pour l’éviter ".
En ce qui concerne le Mpox, si trois ont été recensés à La Réunion cette année, aucun cas du Mpox clade 1 (qui circule actuellement en afrique centrale) n'a été diagnostiqué pour le moment.
Pour éviter une circulation de la maladie, la vaccination préventive est recommandée martèle l'ARS. " À La Réunion, on dispose de tous les moyens de prévention, de vaccination, de prise en charge. Au niveau de la prévention, on a fait tout un travail avec les associations, les centres de vaccination pour passer le message auprès des populations à risque ".