Violences conjugales : une étude des féminicides conduite à La Réunion

De 2006 à 2018, plus d’une cinquantaine de femmes ont été assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Une étude des féminicides à La Réunion a été conduite par l’IRTS et ORVIFF. Ses résultats sont dévoilés ce samedi.
L’Institut Régional du Travail social et le Centre de Recherche Juridique de l’Université de La Réunion restituent leurs travaux sur les féminicides à La Réunion. Une commande de l’Observatoire Réunionnais des violences faites aux femmes, qui portera sur l’aspect juridique et sociologique.

Les acteurs associatifs, ainsi que l'examen des affaires traitées aux Assises, ont permis de dégager des pistes pour mieux combattre ce fléau dans l'île. Les précisions d'Indranie Pétiaye et Alix Catherine. 
©Reunion la 1ère

Le département est particulièrement touché par le fléau des féminicides, il est le 3ème de France en la matière.
 

49 féminicides en 12 ans

Aucune femme n’a succombé aux coups de son conjoint en 2019 à La Réunion…. Une bonne nouvelle en matière de féminicide car malheureusement les données précédentes sont, elles, alarmantes. Elles étaient cinq en 2016, cinq en 2017 et cinq également en 2018, tuées par des hommes qu’elles ont aimés.

En douze ans, 49 femmes ont été victimes de féminicide dans le Département. La Réunion est ainsi le 3ème département français en matière de violences conjugales, derrière La Guyane et La Corse.
 

L’alerte n’a pas suffi

Autre donnée alarmante à La Réunion : 38% des femmes tuées depuis 2007 avaient porté plainte ou déposé une main courante auprès des autorités. En moyenne, chaque jour dans l’île, 7 plaintes sont déposées pour violences conjugales.

De janvier à septembre 2019, 1 670 faits de violences conjugales ont été enregistrés par les forces de l’ordre contre 1 513 en 2018 à la même période. 
 

Un Grenelle et des mesures adoptées

A l’issu des travaux du Grenelles contre les violences conjugales qui se sont tenus du 3 septembre au 25 novembre derniers dans l’île, 45 préconisations ont été présentées aux instances judiciaires pour améliorer la prise en charge et le suivi des victimes de violences conjugales.
 
Parmi ces préconisations, une augmentation de la capacité d’accueil des victimes en centre d’hébergement, l’adaptation du numéro d’urgence 39 19 aux spécificités locales ou encore la transmission systématique des mains courantes et plaintes au procureur ont été inscrites.