A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, les autorités dressent le bilan des actions menées cette année, du téléphone grave danger au nouveau centre de prise en charge des auteurs...
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Les chiffres recensés par les autorités sur les violences intrafamiliales traduisent tout le travail qu’il reste encore à faire dans notre département. La Réunion est toujours l’une des régions françaises les plus fortement touchées par ce fléau que constituent les violences conjugales.
Pour autant, le préfet Jacques Billant et les autres acteurs de la lutte contre ces violences estiment que les lignes sont en train de bouger et qu’il y a aujourd’hui une réelle prise de conscience sur la question. Les victimes sont par exemple de plus en plus nombreuses à briser le silence pour signaler les agressions. Le nombre de dépôt de plaintes a ainsi augmenté de 13 % entre cette année et l’année dernière.
Ci-dessous le témoignage d'une mère de famille qui explique avoir vécu 13 ans de souffrance :
Pour cette année, entre le 1er janvier et le 31 mai dernier, les autorités judiciaires font état de 1.031 plaintes et de 15 ordonnances de protection. Pendant le confinement, pas moins de 10 téléphones grave danger ont été attribués. Pendant cette période durant laquelle les sorties étaient limitées, ce sont 107 victimes qui ont été prises en charge dans des structures d’hébergement d’urgence.
La justice dispose en fait de plusieurs outils : outre le recours au téléphone grave danger et aux ordonnances de protection, les magistrats peuvent également décider désormais d’imposer le port d’un bracelet anti-rapprochement pour les auteurs de violences. Les forces de l'ordre sont également mieux former à la prise en charge des plaignantes.
Si le nombre de plaintes augmente, on peut noter par ailleurs que depuis deux ans, il n’y a plus eu aucun féminicide dans l’île. Un constat encourageant quand on sait qu’entre 2006 et 2019, pas moins de 49 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon… Outre les moyens mis en œuvre par la justice, d’autres acteurs tels que le Conseil départemental sont engagés dans ce combat contre les violences intrafamiliales.
Dernière mesure forte : un CPCA, ou centre de prise en charge et de suivi des auteurs de violences conjugales, vient d’être mis en place à la Réunion. Il se situe dans la région Ouest et est prévu pour pouvoir accueillir une soixantaine de conjoints violents.
Ce nouveau dispositif est en phase de test à la Réunion et dans 16 autres départements français. Une annonce saluée par les associations de lutte contre les violences intrafamiliales. "Sans prise en charge, l’auteur a de grandes chances de recommencer", soulignait ainsi sur Réunion La 1ère la députée Karine Lebon, qu’on connait aussi pour son engagement au sein de l’Union des femmes réunionnaises.
Un numéro pour "arrêter les violences" : le 3919. Une ligne ouverte de 11h à minuit en semaine et de 11h à 20h les week-ends et jours fériés.
Pour autant, le préfet Jacques Billant et les autres acteurs de la lutte contre ces violences estiment que les lignes sont en train de bouger et qu’il y a aujourd’hui une réelle prise de conscience sur la question. Les victimes sont par exemple de plus en plus nombreuses à briser le silence pour signaler les agressions. Le nombre de dépôt de plaintes a ainsi augmenté de 13 % entre cette année et l’année dernière.
Ci-dessous le témoignage d'une mère de famille qui explique avoir vécu 13 ans de souffrance :
Aucun féminicide depuis deux ans
Entre 2019, on constatait déjà une augmentation de l’ordre de 16 % avec 2.340 dépôts de plaintes enregistrées contre 2.016 en 2018. Pas moins de 1.529 affaires ont par ailleurs été enregistrées au sein des tribunaux judiciaires de Saint-Denis et de Saint-Pierre. Les magistrats ont également prononcé 34 ordonnances de protection et le téléphone grave danger a été attribué à 26 reprises sur décision du parquet.Pour cette année, entre le 1er janvier et le 31 mai dernier, les autorités judiciaires font état de 1.031 plaintes et de 15 ordonnances de protection. Pendant le confinement, pas moins de 10 téléphones grave danger ont été attribués. Pendant cette période durant laquelle les sorties étaient limitées, ce sont 107 victimes qui ont été prises en charge dans des structures d’hébergement d’urgence.
La justice dispose en fait de plusieurs outils : outre le recours au téléphone grave danger et aux ordonnances de protection, les magistrats peuvent également décider désormais d’imposer le port d’un bracelet anti-rapprochement pour les auteurs de violences. Les forces de l'ordre sont également mieux former à la prise en charge des plaignantes.
Si le nombre de plaintes augmente, on peut noter par ailleurs que depuis deux ans, il n’y a plus eu aucun féminicide dans l’île. Un constat encourageant quand on sait qu’entre 2006 et 2019, pas moins de 49 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon… Outre les moyens mis en œuvre par la justice, d’autres acteurs tels que le Conseil départemental sont engagés dans ce combat contre les violences intrafamiliales.
Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, les nouvelles mesures à La Réunion
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Un centre de prise en charge pour les auteurs
La collectivité a ainsi investi près de 1,5 millions d’euros cette année. En plus du financement des associations, le Conseil départemental a mis davantage de moyens dans la prise en charge des victimes qui passe notamment par leur hébergement.Dernière mesure forte : un CPCA, ou centre de prise en charge et de suivi des auteurs de violences conjugales, vient d’être mis en place à la Réunion. Il se situe dans la région Ouest et est prévu pour pouvoir accueillir une soixantaine de conjoints violents.
Ce nouveau dispositif est en phase de test à la Réunion et dans 16 autres départements français. Une annonce saluée par les associations de lutte contre les violences intrafamiliales. "Sans prise en charge, l’auteur a de grandes chances de recommencer", soulignait ainsi sur Réunion La 1ère la députée Karine Lebon, qu’on connait aussi pour son engagement au sein de l’Union des femmes réunionnaises.
itw Karine Lebon sur les violences conjugales
Un numéro pour "arrêter les violences" : le 3919. Une ligne ouverte de 11h à minuit en semaine et de 11h à 20h les week-ends et jours fériés.