Violences faites aux femmes : la mère de Vanina ouvre une école pour changer les mentalités à La Réunion

Près de 4 ans après le meurtre de Vanina à Sainte-Marie, Noéline Ferard, la mère de la victime, lance l’école Vanina. Une école pour transmettre le savoir des anciens et lutter contre le déterminisme social, comme le souhaitait sa fille, dit-elle.

Le lancement de l’école Vanina se fera le jeudi 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Noéline Ferard sera ainsi devant la mairie de Saint-Denis pour remettre à la maire, Ericka Bareigts, un livre racontant les vies de 100 femmes réunionnaises et une motion rédigée par les l’école Vanina et l’école Poc Poc Nénène, de Christian Jalma dit "Pink-Floyd".

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Violence faite aux femmes : la mère de Vanina poursuit son combat ©Réunion la 1ère

 

" Une île, cent femmes, La Réunion "

Dans cet ouvrage, de Madeleine Gaze et Mario Serviable, est notamment racontée l’histoire de Vanina. La jeune femme de 19 ans, étudiante en médecine, souhaitait devenir pédiatre pour " accompagner les bébés prématurés " comme elle, et pour lutter contre " les déterminismes sociaux scolaires empêchent la réussite des "mal-nés" ".

Vanina est le deuxième enfant de Noéline Ferard. Sa mère, victime de violences conjugales, trouve refuge dans un centre à Saint-Denis, emportant ses 3 enfants, quand Vanina avait 6 ans. Plus grande Vanina s’intéressera à l’Histoire de La Réunion, et se passionnera notamment pour l’épopée des rois et reines marrons pendant la période de l’esclavage.  

Vanina voulait s’engager sur l’accompagnement socio-culturel des Réunionnais. Depuis, sa mère, Noéline ferard, et Christian Jalma organisent des ronn kozé pour échanger sur " la pesanteur meurtrière traversant la société réunionnaise ".

La violence historique des hommes

Pour Noéline Ferard, l’école Vanina " reprend le flambeau de la vision de sa fille " contre la violence historique de La Réunion. Elle a choisi la cathédrale de Saint-Denis pour l’annoncer, lieu où ont été jugés les "Révoltés de Saint-Leu".

Les deux écoles estiment qu’il manque de concret sur le terrain par rapport à l’éducation. Elles prônent des " valeurs d’éduction ancestrale " et veulent porter la " connaissance ancestrale ", par rapport aux violences faites aux femmes, mais aussi aux hommes à travers leur histoire.

L’école Vanina ne sera pas une école fixe, comme l’Education nationale, prévient Noéline Ferard, mais une école qui bouge et ne sera pas enregistrée. Les deux écoles travailleront ainsi avec les institutions et les associations qui feront appel à elles, explique-t-elle. Leur objectif : contrer les violences sociales et transmettre un savoir.

Le meurtre de Vanina devant les Assises le 31 janvier 2022

L’étudiante en médecine a été sauvagement tuée en mai 2018. L’auteur présumé des faits était atteint de troubles mentaux au moment des faits. Il sera présenté aux Assises le 31 janvier prochain. Noéline Ferard attend ce procès. La mère de famille se sent aujourd’hui délaissée, tout comme elle l’a été au moment du drame.

Une cellule psychologique avait alors été mise en place pour les étudiants, au sein de l’Université de La Réunion, explique Noéline Ferard. Elle déplore ne pas avoir été contactée par aucune institution ou association, ni ses enfants, pour que leur soit proposé un soutien psychologique.