Dans le cadre d’une mission parlementaire sur les “risques naturels majeurs”, le député Mahorais Mansour Kamardine est à La Réunion depuis trois jours. Depuis hier, la mission est terminée, mais Mansour Kamardine a décidé de rester un jour supplémentaire afin de “rencontrer les compatriotes Mahorais de La Réunion”.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
L’écoute au cœur de l’échange
Depuis quelques mois, le vivre-ensemble réunionnais est fragilisé par les phénomènes de violences urbaines. Selon la Police Nationale, il y aurait “un phénomène de mimétisme sur Mayotte”.
“À La Réunion, comme à Mayotte, ça ne va pas. Ça fait mal d’entendre tout ce qu’on dit sur nous, ça fait plus de 27 ans que je suis à La Réunion, mes enfants et mes petits-enfants sont ici. C’est dur pour nous”, témoigne Mze Zaharay.
Le député Mansour Kamardine a souhaité rencontrer les Mahorais de La Réunion pour écouter leur détresse.
Les Mahorais de La Réunion sont ciblés depuis quelque temps, par un certain nombre d’élus qui leur attribuent tous les faits qui se produisent ici. Je veux rassurer la communauté mahoraise. Je suis là pour être près d’eux et pour leur montrer qu’ils ne sont pas seuls dans ces moments difficiles.
Mansour Kamardine, député
Incompréhension et détresse
Les Mahorais de La Réunion se sentent rejetés et stigmatisés. Ce samedi matin, beaucoup d’entre eux ont fait part de leur incompréhension, dont Marie Ousseni, jeune mère de famille installée sur notre île depuis six mois.
Aujourd’hui, je ne comprends pas pourquoi les Mahorais sont pointés du doigt. Ce serait à cause d’une minorité de jeunes, qui apparemment viennent de Mayotte, mais on n’est pas sûr qu’ils viennent tous de Mayotte et qu’ils sont tous Mahorais. Qu’est-ce qui nous permet de dire que ce sont des jeunes d’origine Mahoraise ou Comorienne ? Qu’est-ce qui nous permet d’avancer ces propos, comme l’a fait Patrice Selly, le maire de Saint-Benoît. Ce n’est pas acceptable.
Marie Ousseni, Mahoraise installée à La Réunion depuis six mois
Soutien aux Mahorais de La Réunion
Le député Mansour Kamardine tient notamment à apporter son soutien aux Mahorais de La Réunion.
Il n’y a rien de plus difficile que d’être mis en cause, avec la sensation d’une mise en cause gratuite et violente. Donc, les Mahorais ont besoin de se sentir soutenus. Dans les moments de tristesse, on a besoin de s’exprimer et d’extérioriser. Je suis d’abord venu les soutenir, puis on va peut-être apporter des solutions ensemble.
Mansour Kamardine, député
Des solutions pour vivre-ensemble
Si les Mahorais de La Réunion ont fait le déplacement pour échanger avec Mansour Kamardine, certains d’entre eux souhaitent apporter des solutions pour vivre-ensemble de manière pérenne.
“On est venu pour proposer des idées par rapport à la manière dont on vit ici et par rapport à la façon dont la population mahoraise est traitée. Il faut qu’on réfléchisse ensemble, que ce soient les élus Mahorais ou les élus Réunionnais, car on est tous dans le même bateau”, martèle Marie Ousseni.
Actes de délinquances, violences urbaines
On a trop de cas de mineurs isolés. Pour moi, il n’est pas nécessaire de pointer du doigt une population. Il est nécessaire de faire un constat, un diagnostic des problématiques ensemble. Les solutions seraient la prévention de la délinquance, l’insertion des jeunes en difficulté. Il faudrait également investir dans l’action sociale.
Marie Ousseni, Mahoraise installée à La Réunion depuis six mois
Si l’heure est à l’écoute, beaucoup attendent des changements, avec un réel soutien de la part des élus locaux.