Visite de Gabriel Attal à La Réunion : la FSU boycotte le rendez-vous donné aux syndicats au rectorat

La FSU a manifesté devant les grilles du rectorat, boycottant le rendez-vous donné aux syndicats par le ministre Gabriel Attal
Au premier jour de sa visite officielle à La Réunion, ce mercredi 16 août, Gabriel Attal, le ministre de l'Education nationale, a reçu les représentants de plusieurs syndicats au rectorat. Sauf les membres de la FSU qui ont décidé de boycotter la rencontre pour manifester sous les fenêtres du bâtiment, à Saint-Denis.

Les membres de la FSU ont sorti leurs banderoles et leurs pancartes ce mercredi 16 août, au premier jour de la visite officielle de Gabriel Attal à La Réunion. Le syndicat enseignant a décidé de boycotter l'entretien proposé aux différents organisations par le ministre de l'Education nationale au rectorat.

Le pacte enseignant, "un jeu de dupe"

Ils ont refusé de participer à l'échange mais ils se sont néanmoins rassembler devant les grilles du rectorat, à Saint-Denis, pour manifester en fin d'après-midi. Pour la FSU, cette venue de Gabriel Attal à La Réunion ne serait rien d'autre qu'une "opération de communication".

"Monsieur Attal a convié l'ensemble des syndicats pour une discussion d'une heure mais en une heure on ne résoud pas les problèmes de l'Education nationale", fustige Marie Hélène D'or, la secrétaire départementale de l'organisation.

L'interview de Marie Hélène D'or et Béchir Ben Hamouda sur Réunion La 1ère :

La FSU boycotte l'entretien avec le ministre Gabriel Attal ©Réunion la 1ère

Le pacte enseignant, "un jeu de dupe"

La syndicaliste estime que son syndicat n'est pas responsable de la rupture du dialogue. "Quand les syndicats représentatifs ont voulu se saisir de la question du Pacte enseignant, le ministère a refusé qu'il soit abordé et voté devant l'instance de dialogue social concernée", défend-elle.

"Le pacte n'est pas une revalorisation salariale mais plutôt un jeu de dupe avec les enseignants", lance-t-elle encore. Interrogé sur Réunion La 1ère radio, Guillaume Aribaud, le co-secrétaire départemental de la FSU, va plus loin dans l'argumentaire.

Une augmentation, oui, mais "pour de nouvelles missions"

"Au-delà de l'augmentation de salaire, la problématique principale avec le Pacte, c'est surtout que ce sont des nouvelles missions. Donc on n'appelle pas ça une augmentation de salaire, on appelle ça être payé pour un travail supplémentaire", lance-t-il.

"Et en plus, c'est souvent pour masquer le manque de moyens, par exemple, puisqu'une grande part du pacte, c'est de proposer des remplacements de courte durée. In fine, on arrive à démontrer qu'on met un enseignant devant chaque élève sans mettre de moyens supplémentaires". 

La FSU a manifesté devant les grilles du rectorat, boycottant le rendez-vous donné aux syndicats par le ministre Gabriel Attal

Des annonces au goût de réchauffé pour la FSU

"Si on n'est pas allé à l'audience c'est pour montrer clairement à Gabriel Attal qu'on n'a pas besoin de lui, lance à son tour Béchir Ben Hamouda, professeur des écoles et co-secrétaire de la FSU Snuipp 974. Les annonces qu'il a faites ce matin, ce n'est que la reprise de ce qui était déjà prévu".

Le syndicaliste explique par exemple que les 28 enseignants recrutés dans le 1er degré sont ceux qui se trouvaient sur la liste complémentaire ouverte au mois de juin dernier.

Pour que toute La Réunion soit en zone d'éducation prioritaire

Les 180 postes supplémentaires d'Assistants d’élèves en situation de handicap (AESH) ? "C'était déjà annoncé depuis l'année dernière lorsque l'ancien ministre Pap NDiaye était venu. Gabriel Attal est dans des annonces qui n'apportent rien de plus, rien de nouveau", conclut Béchir Ben Hamouda.

La FSU réclame notamment que l'ensemble du département soit placé en zone d'éducation prioritaire. Elle dénonce aussi par exemple des conditions de travail loin d'être optimales avec par exemple, un bâti scolaire très dégradé. "Rien n'a changé depuis plusieurs années !"