Le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, effectuait sa première visite ministérielle à La Réunion les mercredi 16 et jeudi 17 août, à l’occasion de la rentrée scolaire dans le département. Au programme de ces deux jours, de nombreuses visites et déclarations.
Acte 1. La mixité sociale dans une école à La Possession
Jeudi 17 août, Gabriel Attal a assisté à la rentrée scolaire des élèves de l’école Juliot Curie, dans les Hauts de La Possession. L’établissement a été choisi puisqu’il fait figure d’exemple de réussite scolaire dans un quartier de grande mixité sociale.
C’est sur ce thème que le ministre de l’Education a fait une déclaration qui n’est pas passée inaperçue.
C’est une école concernée aussi par une immigration importante des personnes d’origine mahoraise ou comorienne qui sont scolarisées ici, et que au départ ça a pu poser pas des difficultés, mais en tout cas des interrogations avec certaines familles réunionnaises.
Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Acte 2. Levée de bouclier des parlementaires mahorais
Les propos du ministre de l’Education nationale n’ont pas manqué de faire réagir, notamment la députée de Mayotte Estelle Youssouffa.
Dans un tweet, elle s’adresse au ministre pour lui indiquer qu’ " il n’y a pas « d’immigration mahoraise » à La Réunion ". La députée y rappelle que les Mahorais sont Français depuis 1841, " sauf à considérer vos compatriotes du 101e département (Français depuis 1841) comme des étrangers et à faire de la com’ politicienne sur notre dos ", ajoute-t-elle.
Acte 3. Le collectif Ré-MaA manifeste devant la préfecture de La Réunion
Les membres du collectif Ré-MaA, Collectif Résistance Réunion / Mayotte en Action, ont également réagit aux propos du ministre de l’Education nationale. Des propos qu’ils qualifient de " scandaleux " dont ils ont " pris connaissance avec profonde consternation et dégoût ".
Ses propos inadmissibles concernant " l’immigration des personnes aux origines mahoraises à La Réunion " sont insoutenables, inqualifiables et démontrent le mépris du Gouvernement représenté par l’un de ses ministres.
Le collectif Ré-MaA
" Ce dérapage ne peut être résolu par de simples excuses, car cela témoigne du mépris de M. Gabriel Attal envers Mayotte ", écrit le collectif Ré-MaA dans un communiqué. Les membres du collectif exhortent la Première ministre, Elisabeth Borne, et le président de la République, Emmanuel Macron, " à condamner fermement de tels discours et à rappeler à tous les membres de leur Gouvernement l’importance de respecter les valeurs qui fondent notre République ".
Une délégation des membres du collectif Ré-MaA s’est mobilisée devant la préfecture de Saint-Denis, à La Réunion, ce vendredi 18 août après-midi.