Ce mercredi 16 août, vers 9h30, le ministre de l’Education national est arrivé à La Réunion pour deux jours de visite. Lors d’une conférence de presse, Gabriel Attal, accompagné de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, Prisca Thévenot, est revenu sur ses objectifs pour cette rentrée scolaire. Il veut "élever le niveau des élèves" et "améliorer leurs conditions d’apprentissage".
Une priorité nationale
Gabriel Attal a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire une priorité nationale après le suicide en mai de Lindsay, 13 ans, dans le Pas-de-Calais.
Il est révoltant et inacceptable que des élèves aillent à l’école la boule au ventre le matin parce qu’ils y sont harcelés. Inacceptable aussi qu’ils rentrent chez eux le soir la boule au ventre parce qu’ils savent que le harcèlement continue via les réseaux sociaux. C’est une exigence morale absolue de lutter contre le harcèlement scolaire.
Gabriel AttalMinistre de l'Education
Regardez son interview sur Réunion La 1ère :
Deux décrets
Gabriel Attal a pris deux décrets importants qui seront publiés demain, jeudi 17 août. Le premier va permettre de faire changer d'établissement les élèves harceleurs et non les victimes, les élèves harcelés.
Le second texte permettra de prendre des sanctions à leur encontre en cas de cyberharcèlement d'élèves d'établissements différents, ce qui n'est pas possible actuellement.
Un plan interministériel
La Première ministre Elisabeth Borne a demandé un plan interministériel sur ce sujet, en septembre. Gabriel Attal travaille avec le ministre de la Justice et d’autres membres du gouvernement sur une série de mesures de lutte contre le harcèlement scolaire.
"Mon objectif est d’élever le niveau des élèves, et un élève malheureux à l’école n’apprend pas, ou apprend mal, remarque Gabriel Attal. Le bonheur des élèves à l’école est une priorité, car il permettra de garantir l’élévation du niveau".
Le programme pHARE
Actuellement le programme pHARE est généralisé dans les collèges. Des référents académiques sont mis en place et les signalements doivent être facilités.
"Le programme pHARE sera déployé dans les lycées dès la rentrée", assure le ministre. "Il y aura des ressources clé en main pour les équipes pédagogiques, cinq personnels seront formés sur les questions de harcèlement dans chaque établissement, explique Gabriel Attal. On donne des moyens supplémentaires, mais on devra encore inventer de nouvelles règles face à ce fléau".
Les réserves des syndicats
Ses mesures annoncées par le ministre suscitent des réserves de la part des syndicats d’enseignants à La Réunion.
Eric Dijoux, secrétaire régional de l'Unsa Education, estime que "c’est dommage d’attendre des accidents malheureux pour légiférer". "Et avant de le faire, il faudrait surtout se poser la question de comment faire pour ne pas en arriver là et pas simplement sanctionner par une loi qui n’accompagne ni le harceleur, ni le harcelé", remarque le secrétaire régional de l'Unsa Education.
Des échanges avec les collégiens
L’ensemble des organisations syndicales a rendez-vous avec le ministre de l’Education ce mercredi à 17h30 au rectorat. La FSU a annoncé qu’elle déclinait cette invitation.
Demain, jeudi 17 août, jour de rentrée scolaire, Gabriel Attal et Prisca Thévenot se rendront au collège Bourbon à Saint-Denis pour échanger avec les jeunes sur la lutte contre le harcèlement scolaire.
Des annonces pour La Réunion dès son arrivée
Ce matin, dès son arrivée, le ministre a fait des annonces pour La Réunion depuis le rectorat. Gabriel Attal promet la création de 180 postes d’AESH, assistants d’élèves en situation de handicap, pour cette rentrée. Dans l’académie de La Réunion, près de 8 000 jeunes sont scolarisés en situation de handicap à la rentrée 2023, soit 9% de plus que l’an dernier.
Le ministre a ensuite annoncé 28 postes d’enseignants supplémentaires dans le 1er degré.
Au sujet des professeurs absents, il va débloquer 28 millions d’euros pour des missions supplémentaires de remplacements. Enfin, Gabriel Attal annonce aussi vouloir "valoriser les classes bilingues à La Réunion".