Volcan : 4 éruptions du Piton de La Fournaise en 2018

Année particulièrement intense pour le Piton de la Fournaise, qui a enregistré 4 phases éruptives pour un total de 83 jours d’activité. Fait marquant, la chapelle de Rosemont, particulièrement connue des randonneurs se rendant au sommet du volcan, a presque entièrement été engloutie par la lave.  
 
Sous un voile de brouillard et des trombes d’eau, c’est en avril que la Fournaise a ouvert la saison volcanique 2018 avec une faille longue de près d’un kilomètre. C’est après 1021 secousses sismiques que le magma est sorti de terre le 03 avril à 10h40, brisant la roche en sept segments distincts sur le flanc Nord/Nord-Est, avec deux fissures particulièrement actives.
 
Les plus belles fontaines de lave émanant d’un évent situé en contrebas du Nez-Coupé de Ste-Rose juste au-dessus du lieu-dit les " grandes pentes ". Si des éboulements constatés dans le rempart ont laissé supposer que l’éruption puisse se propager hors-enclos, la première éruption de l’année est bien restée à l’intérieur de l’enclos Fouqué. Elle a tiré sa révérence le lendemain, le mercredi 04 avril, à 04h du matin.  
 

Le paysage du Volcan transformé


Un sommeil de courte durée, car il n’a pas fallu longtemps au volcan pour retrouver sa vitalité. Le 27 avril, après une nouvelle crise sismique intense au cours de laquelle 1218 séismes ont été enregistrés par les scientifiques de l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise, la deuxième éruption de l’année a démarré à 23h50 sur le flanc Sud du massif.
 
Le phénomène va durer 36 jours jusqu’au 1er juin où le dernier souffle est rendu à 14h30. Il a modifié en partie la physionomie du volcan car l’une des 4 fissures actives de la coulée a recoupé le cratère Rivals. Elle a aussi occasionné quelques feux de remparts à l’aplomb du Piton de Bert. 
 

La chapelle de Rosemont engloutie par la lave


Le volcan a marqué à sa façon la fête nationale avec une éruption le 13 juillet qui a duré moins de 18h30 en recouvrant au passage 400 mètres de balisage de sentiers, mais surtout la fameuse chapelle de Rosemont. Un point de repère jusqu’alors apprécié des randonneurs se rendant au sommet des cratères Bory et Dolomieu.
 
La chapelle de Rosemont était un cratère très ancien, apparaissant déjà dans les récits des expéditions sur le Piton de La Fournaise de la fin du 18ème siècle, où nombreux sont venus s’abriter des caprices de la météo.

La dernière et la plus longue éruption de l’année a commencé le 15 septembre. Elle a joué les prolongations jusqu’à rendre l’âme le 1er novembre après 47 jours d’activité plus ou moins intense. La longévité importante de cette éruption localisée, sur le flanc Sud à proximité du cratère Rivals, s’explique par une réalimentation du système.
 
Du magma venu des profondeurs a été injecté tout au long du mois d’octobre dans la poche magmatique superficielle, située à un peu plus d’un kilomètre à l’aplomb du Dolomieu et du Bory. Côté spectacle, une grande partie de l’éruption s’est déroulée en coulisses, plus exactement dans des tunnels de lave. D’où la difficulté à estimer la production de lave comprise entre 10 et 20 millions de m3 selon les scientifiques.
 
Au total ce sont plus de 83 jours d’activités volcaniques qui se sont déroulées en 2018. Une année faste et spectaculaire, sans gros dégâts. De quoi satisfaire les nombreux visiteurs qui se sont rendus sur site, même s’il a parfois fallu braver la pluie, le brouillard, le froid, la chaleur et le soleil. 


Les explications de Loïs Mussard.
©Reunion la 1ère