Wakashio : le sabordage du navire au large de Maurice se précise

La partie arrière du vraquier japonais repose sur le sable et le récif corallien
L'option, contestée, de couler l'épave du Wakashio au large de l'île Maurice est validée. Les dirigeants mauriciens vont suivre à la lettre les recommandations des experts français. Position, méthode, barrages flottants, étude d'impact et analyse des écosystèmes font partis des obligations.
Les dirigeants mauriciens vont prendre en compte les recommandations de spécialistes (ONG, pêcheurs, navigateurs, biologistes, météorologues) pour limiter l'impact sur l'environnement lors du sabordage de l'épave du Wakashio nous apprend Défimédia.

Après l'accident, les autorités mauriciennes et l'armateur japonais espéraient pouvoir extraire le vraquier du récif et le remorquer sans dommage. Un peu, moins d'un mois plus tard, le navire est en deux morceaux. L'avant a été remorqué mercredi, alors que l'arrière reste prisonnier de la barrière de corail. 
 

La France aux côtés de l'île Maurice pour cette opération


Le Wakashio étant devenu une épave, la solution du sabordage a, immédiatement, été envisagée. Cette option étant utilisée sans difficulté dans un passé récent pour faire disparaître un bateau accidenté, elle s'imposait comme une évidence. Cependant en 2020, la prise en compte de l'environnement est devenue prioritaire et des voix se sont immédiatement élevées pour s'opposer à cette solution.
Après une semaine de consultation, avec l'aide d'experts français et internationaux, le sabordage du Wakashio est retenu, mais sous condition.

 

Onze recommandations sont édictées pour couler le navire :

  • 1.
a) la position de sabordage prend en considération l’avis de tous les experts et des différentes ONG présents dans le comité de crise, y compris les observateurs des mammifères marins et de la Marine Mega Fauna Conservation.
b) Les conditions dans lesquelles l'exercice de sabordage aura lieu, afin qu'il ne cause aucune pollution en mer ou n'interfère pas avec la route maritime
c) Le moment approprié pour cet exercice sera décidé par le Chief Salvage Master dépendant de l’état de la mer
 
  • 2. La position et les conditions de sabordage sont conformes à l'avis des experts français présents à Maurice
  • 3. La partie arrière du bateau est toujours échouée sur le récif. L'huile de lubrification restante dans la partie arrière sera pompée du navire par les capitaines du SMIT Salvage vendredi prochain, lorsque les conditions de mer devraient s'améliorer
  • 4. Des consultants en Brand Marine ont été désignés par l’assureur P&I Club pour mener un appel d'offres international en vue de la désignation d'un entrepreneur chargé d'enlever l'épave (section arrière du récif)
  • 5. Le déploiement des barrages flottants a été renforcé et 200 mètres de barrages absorbants ont été placés sur le rivage près de l'hôtel Preskil. Les éléments du garde-côte national surveillent en permanence les barrages déployés, en particulier autour des sites sensibles
  • 6. Les navires "écrémeurs" continuent à éponger toute nappe de pétrole dans la lagune
  • 7. Dix mille tampons absorbants ont été reçus des autorités indiennes et seront utilisés pour le nettoyage du littoral. Des coussins absorbants supplémentaires sont attendus de la part des autorités japonaises
  • 8. Des enquêtes sont régulièrement menées pour assurer le suivi :
a) La qualité de l'air dans les écoles et les zones résidentielles
b) La qualité des eaux côtières
c) L'écosystème côtier
 
  • 9. Une équipe a été mise en place pour réaliser un « long term reef impact assessment »
  • 10. Une évaluation des incidences environnementales et socio-économiques sera réalisée par une équipe pluridisciplinaire d'experts locaux et internationaux
  • 11. Une plate-forme électronique a été mise en place sous l'égide du ministère de l'Économie bleue, des ressources marines, de la pêche et de la navigation, afin de faciliter la présentation des demandes d'indemnisation à la suite du naufrage du Wakashio