Quatorze jours que le cirque de Salazie était comme coupé du reste du monde. La reprise de la circulation, même en mode alterné redonne le sourire aux habitants. Et notamment aux usagers du réseau de bus : "Nou lé content. Mi travay dann les bas, mi gainy le bus pou descendre avant té gainy pu", " Mi té reste la caz i pouvé pu sortir, nou lé bien content la rouv le shomin pou nou circulé".
Le reportage de Réunion La 1ère :
Sans touristes, pas de vente
Cet isolement forcé n'a pas épargné la vie économique du cirque. Commerçant depuis sept ans, Vincent ne cache pas son inquiétude pour sa petite entreprise : " Té pas facile. Nou té obligé ferme six jours. Là, la rouvert mais les touristes i sa monté pas avant un mois. Nou ouvert poukwé? Na point de clients. Le client local i consomme dann les bas. Na pu rien a gainyé".
Les finances de sa petite boutique située au pied de la célèbre cascade du voile de la mariée sont au plus bas. " La caisse lé à zéro maintenant, nou mèm nou koné pu kosa i fo fé. Moralement et le stress i fatigue a nou". Le commerçant attend maintenant, les aides de la municipalité et de la Région pour maintenir son actualité à flot. Et espère un retour rapide des touristes dans le cirque.
Le reportage de Réunion La 1ère :
" le danger est encore présent "
Lui aussi n'a pas vu l'ombre d'un touriste depuis deux semaines. Benjamin Pausé est agriculteur à Salazie. Il vend sa production de fruits, légumes et confitures péi devant sa case. Depuis la fermeture de la route, ses ventes sont au point mort. " Je peux vendre 20 à 40 pots de confiture par semaine et là j'en vends à peine deux par semaine. Et les seuls acheteurs sont les habitants du cirque ".
La réouverture de la route est loin de dissiper ses inquiétudes, " le danger est encore vraiment présent et nous sommes encore en pleine période cyclonique ".
Désenclavement par Bé-Cabot
Loin d'être rassurés certains habitants remettent sur la table un ancien projet de désenclavement du cirque. L'objectif premier était de créer un tunnel via Bé-Cabot. " Mais à l'époque, on ne savait pas comment mettre en place les moyens nécessaires pour pouvoir y arriver ". Une piste qu'il faudrait à nouveau envisagée selon la porte-parole du collectif "Nout gayar Salazie".
Autre alternative, poursuit-elle, " nous sommes limitrophes de Bras-Panon, je pense qu'il y a une solution de couper par le lieu-dit La Passerelle en mettant des moyens considérables. On sait que ce sera des travaux sur le long terme mais c'est aussi donner un avenir à nos enfants".