Connue pour ses impressionnantes chutes d’eau, la cascade Niagara à Sainte-Suzanne n’a jamais aussi mal porté son nom. Ses parois sont mises à nues par la sécheresse. Les visiteurs, touristes et locaux, sont déçus.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"C’est décevant..."
Touristes et locaux arrivent devant une cascade sèche, aucun filet d’eau ne coule.
Anthony, en visite à La Réunion, immortalise cette scène rare. Jean Boyer, habitué du site est déçu : "Ce n’est pas joli quand il n’y a pas d’eau, c’est surprenant, normalement c’est la saison des pluies, mais là c’est sec", affirme-t-il. "C’est la première fois que je viens ici, raconte Gwenaëlle, voir qu’il n’y a absolument pas d’eau alors qu’on nous annonçait quelque chose de fantastique c’est vraiment très décevant", poursuit la touriste.
" ... et inquiétant !"
Ce mardi matin, les visiteurs restent bouches bée devant cette cascade sèche.
Pour cette femme, ce n’est pas normal en cette saison d’avoir si peu d’eau. "On vient d’arriver ce matin, c’est un peu triste, même si autour de nous c’est très vert et luxuriant on imagine qu’il y a moins de pluie que d’habitude. Je suis originaire de La Réunion, et je ne l’ai jamais vue comme ça", explique-t-elle. C’est un phénomène qui inquiète Adeline, une touriste : "On ne s’attendait pas à une cascade si peu fournie en eau, ce n’est pas comme sur les photos, ça nous montre bien que le climat est complètement déréglé, c’est triste de voir cette nature comme ça", déplore la jeune femme. Un avis partagé par Mathilde, peinée : "On constate que notre planète est vraiment en danger, alarme-t-elle, un ami Réunionnais m’expliquait que quand l’eau coule de cette cascade, elle arrive jusqu’au parking. C’est bien dommage mais ça fait réfléchir justement à ce qu’il faut faire, il faut que chacun de nous ait un vrai engagement pour éviter ça", déclare Mathilde.
Quelles solutions face à cette sécheresse ?
Face à cette saison sèche, des coupures d’eau sont organisées dans plusieurs communes de La Réunion, seule solution pour l’instant pour faire face à cette situation.
Anticiper la sécheresse est compliqué mais pour limiter l’impact sur la population "des solutions techniques existent", explique Alexandre Le Ster, directeur régional de la Cise Réunion. "Ça peut être l’arrêt des connexions entre réseaux, par exemple les interconnexions entre Saint-Benoit et Saint-André puisque Saint-Benoit a de l’eau, affirme-t-il. Ça peut aussi être la rénovation des réseaux car une partie de l’eau fuit et puis davantage de stockage d’eau brute pour pouvoir la distribuer dans ces périodes compliquées", poursuit Alexandre Le Ster.
En moyenne, 40% de l’eau distribuée est perdue à cause des canalisations abîmées. Les réparer coûte cher, "un km de canalisation coûterait 50 000 euros, déclare le directeur général de la Cise, cela aurait également un impact sur le prix de l’eau" rajoute Alexandre Le Ster.