"L’Outre-mer n’a pas été oublié"

Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée Nationale
Les députés d’Outre-mer ont réagit au discours de politique générale du premier ministre. Patrick Lebreton, député PS de la Réunion a voté la confiance. mais veut rester vigilant.
« Ce discours apporte un changement par rapport à l’Outre-mer. On était jusqu’ici dans la stigmatisation, l’accusation, le rejet de l’Outre-mer d’être des drogués à la subvention, d’être des assistés. Il y a un cap qui est fixé, j’ai entendu trois priorités : la jeunesse, l’emploi et la lutte contre la vie chère. Je pense que ce sont des éléments qui nous donnent la possibilité de dire que nous allons mener un travail sur cette base là. (…) Je suis un député de l’Outre-mer soucieux de la réalité, solidaire du gouvernement mais il faut aussi que le gouvernement nous comprenne demain. Il y a des efforts que l’on pourra consentir mais il faut tenir compte de la réalité du terrain. Moi je suis venu pour défendre ma population. »

Gabriel Serville , député PSG de Guyane a voté la confiance

« Le ministre a surtout parlé de justice. Il a bien dit qu’il était d’accord pour la justice, mais pas pour l’austérité. L’austérité est synonyme de pauvreté et de perte du pouvoir d’achat. Tout le monde est conscient de la crise dans la quelle est plongée la France actuellement, qui nécessite un peu de rigueur dans la manière de gérer les dépenses publiques. Je crois que tous les députés de la majorité vont tout naturellement souscrire à une belle politique. »

« Il a évoqué l’Outre-mer dans des termes que je partage tout à fait. Il a parlé de jeunesse, de pouvoir d’achat, d’économie… Je crois que l’Outre-mer n’a pas été oublié même s’il en a pas parlé pendant très longtemps. L’essentiel c‘est que nous puissions être présents pour la suite pour rappeler au gouvernement et à l’Assemblée nationale qu’Outre-mer, et en Guyane particulièrement, il y a un certain nombre de problématiques qui nécessitent qu’on y attache des solutions pérennes. »

« Je vais accorder ma confiance à Jean-Marc Ayrault tout en gardant les yeux ouverts puisqu’il ne s’agit pas de donner un chèque en blanc à qui que ce soit. C’est une nouvelle mandature qui démarre avec une nouvelle équipe, la moindre des choses que je pouvais faire c’est leur accorder ma confiance. Et je tâcherai d’être extrêmement vigilant pour que les intérêts de la Guyane soient préservés. »

Edouard Fritch, député de Polynésie (Union des démocrates et indépendants) juge le discours « creux pour les Outre-mer » et n’a pas pris part au vote

« C’est un discours conforme à ce que nous avons entendu lors des dernières campagnes électorales. C’est un programme purement métropolitain. J’ai entendu une phrase sur les Outre-mer qui a duré 5 secondes, naturellement c’est un vœu dont nous prenons acte mais il n’y a derrière aucune mesure concrète. (…) Malheureusement, même en ce qui concerne le coût de la vie aux Antilles, aucune annonce n’a été faite. Nous n’avons plus qu’à nous appuyer maintenant sur le ministre des Outre-mer (Victorin Lurel, ndlr), que nous avons vu ce matin et qui lui, par contre, a des idées bien précises sur les mesures à prendre pour l’Outre-mer ».

Boinali Said, député de Mayotte apparenté socialiste a voté la confiance

« C’est un discours très important pour l’ensemble de la nation et surtout pour nous qui venons de l’Outre-mer. J’ai été élu sous le labelle de la lutte contre la vie chère. L’entendre reprendre ces mots fait chaud au cœur. Il a également eu des discours autour de la solidarité dans le monde, dans l’Europe… c’est un discours de l’espoir auquel je souscris presque totalement. »

Sur l’annonce du premier ministre et le fait qu’il n’y aurait plus d’enfants ni de familles dans les centres de rétention : « Ce sont de actes humains. On ne peut pas fermer les yeux devant certaines situations. A Mayotte, nous vivons sur une terre d’immigration nous payons parfois cher le fait que des gamins sont laissés seuls dans la rue alors que leurs familles sont rapatriés. »

Sur le vote des étrangers aux élections municipales il se veut moins catégorique. « Nous ne sommes pas très impliqués sur cette partie là. Nous avons beaucoup d’immigration à ayotte. En tant que mahorais, je ne saurai pas m’exprimer de but en blanc. Je retiens le discours de portée générale et c’est sur celui-ci que j’apporterai ma confiance. »

Annick Girardin , député PRG de Saint-Pierre et Miquelon a voté la confiance

« Le discours du 1er ministre reprend essentiellement toutes les mesures annoncées par François Hollande, avec une feuille de route. On ne peut que être satisfait et conforté dans le choix que l’on a pu faire ; (…) N’oublions pas, pour moi qui vient de l’Outre-mer que le premier ministre a évoqué la situation d’Outre-mer et rappelé que l’Outre-mer a fait un certain nombre de sacrifices ces cinq dernières années et combien il serait vigilant à l’équité et la justice envers les Outre-mer. Il n’a évoqué l’outre-mer que brièvement, c’est déjà une différence avec ce qu’il s’est passé il y a cinq ans, ou on n’a pas évoqué les Outre-mer du tout. J’en suis satisfaite, le travail ne fait que commencer et nous aurons l’occasion largement de rappeler nos spécificités et ce que nous attendons du gouvernement tout en comprenant bien qu’il faudra faire des efforts. »


Jean-Jacques Vlody, député PS de la Réunion a voté la confiance

« C’est un discours très clair, la déclinaison du programme sur lequel a été élu François Hollande. (…) Une politique basée sur la justice, l’égalité, la confiance retrouvée mais surtout sur le redressement économique de la France pour aller vers plus de justice sociale. Nous avons trouvé les éléments satisfaisants pour une ligne politique pour l’ensemble des Français et en particulier des Réunionnais. Les trois priorités qui sont les nôtres, à savoir la jeunesse, l’emploi et l’égalité seront au cœur du programme du nouveau gouvernement. Il y aura à être vigilant. (…) Le pouvoir centralisateur de la République est un pouvoir parisien. Il va bien falloir une détermination et une action efficace des parlementaires d’Outre-mer, et c’est dans ce sens que je construis mon action, (…) pour que l’Outre-mer ne soient pas les territoires oubliés ou secondaires de la priorité nationale. »