À Saint-Pierre et Miquelon, les aides sociales ne sont "pas suffisantes" selon l'ancien syndicaliste Denis Garnier

Denis Garnier était l'invité de la matinale du jeudi 11 juin.

Le blogueur Denis Garnier était l’invité de la matinale ce jeudi 10 juin. Le conseiller social met en avant des idées pour lutter contre la précarité, bien réelle pour une certaine partie de la population de l’archipel.

Relancer une dynamique sociale dans l’archipel, c’est ce que propose Denis Garnier. Dernièrement, le blogueur s’est penché sur la loi pour l’égalité réelle en outre-mer. Cette loi, votée à l’unanimité en 2017, tend à réduire les inégalités entre l’Hexagone et les territoires ultramarins. Son constat est clair : le texte n’est pas correctement appliqué sur le territoire. « Les acteurs locaux doivent se mettre autour de la table avec le préfet pour voir les choses qui doivent être améliorées. Or, ce débat n’existe pas ici », constate-t-il.

Désenclavement aérien : le coût élevé des billets 

 

Le désenclavement aérien figure parmi la longue liste de problématiques qu’il aborde. Saint-Pierre et Miquelon ne bénéficie pas, selon lui, de prix attractifs pour rejoindre Paris en avion, contrairement aux autres territoires d’Outre-Mer. La loi égalité réelle doit garantir les droits des habitants en Outre-Mer et doit permettre à ces derniers de rejoindre le plus facilement possible l’Hexagone. Or, le prix d’un billet dans l’archipel n’est pas accessible à tous.

À Saint-Pierre et Miquelon, en dehors des vols directs à 1019 euros environ (…), c’est déjà 400 ou 500 euros de plus que ce qu’il faut à n’importe quel autre ultramarin pour se rendre à la capitale

Denis Garnier

 

Coût de la vie dans l'archipel : difficile à assumer 

 

Une bonne partie de la population bénéficie d’une majoration salariale. Mais certains actifs, notamment issus du secteur privé, n’ont pas ces avantages. Denis Garnier milite pour défendre cette tranche de professionnels. Il y a quelques années, il a rencontré un couple de retraités qui gagne 2000 euros par mois. Difficile de joindre les deux bouts.

 

Un couple de retraités de l’archipel, avec ses 2000 euros par mois, (…) on voyait ce qu’il lui restait pour vivre pour aller au cinéma ou faire une sortie bateau, c’était quasiment nul.

Denis Garnier

 

Le coût de la vie est élevé dans l’archipel et les actifs du commerce sont également touchés par cette fracture sociale. Les conventions collectives, basées sur la réalité de l’Hexagone, sont la source du problème selon Denis Garnier. « Si on applique les conventions collectives de l’Hexagone à l’archipel, sans aucune majoration de salaire, on ne peut pas vivre ici. Un SMIG à 1300 euros, il ne peut pas vivre ici », déplore-t-il.

 

Des aides importantes mais insuffisantes 

 

Les mairies comme la collectivité territoriale interviennent quand il est question d’aides sociales. Les logements sociaux et le revenu de solidarité active (RSA) existent. « On ne peut pas dire qu’il n’y a rien de fait (…) mais les aides ne sont pas satisfaisantes », d’après le blogueur qui milite, entre autre, pour un revenu complémentaire de 500 euros sur la prime d’activité. Objectif : atteindre, au minimum, les 2000 euros par mois pour un employé à temps plein. La monnaie locale, à l’image des chèques cadeaux des différents organismes de l’archipel, est une autre solution envisagée par Denis Garnier pour réduire les inégalités sociales présentes à Saint-Pierre comme à Miquelon.