“Ça grouille de partout, je n’ose même plus ouvrir ma fenêtre ou sortir mon chien”, nous dit d’entrée de jeu cette habitante de Saint-Pierre qui a souhaité garder l’anonymat. Vivant dans le quartier de Pointe Blanche, elle avoue avoir la phobie des rats qui viennent cette année jusque devant sa porte-fenêtre pour “me faire coucou et me narguer”, estime-t-elle, visiblement agacée d’une prolifération qu’elle dit n’avoir jamais autant constatée.
“Un matin, j’en ai vu six devant ma grosse poubelle, on les entend manger dans les sacs, c’est horrible”, poursuit-elle en nous décrivant leur mode opératoire.
Quand on a chaviré la poubelle, on s’est rendus compte qu’il y avait des trous dans la terre par lesquels ils sont arrivés avant de grignoter les barreaux en bois pour aller attaquer les sacs qu’ils éventrent pour se nourrir de déchets.
Une habitante de Saint-Pierre
Après avoir déversé de la mort-aux-rats dans cette zone, elle a contacté la mairie de Saint-Pierre qui lui a fourni “deux boîtiers noirs avec des appâts”, dont elle attend encore de constater l’efficacité. D’ici là, on lui a aussi conseillé…de bien fermer sa porte.
“J’en ai attrapé un qui faisait la grosseur d’un chat”, nous dit cette autre Saint-Pierraise qui a également souhaité garder l’anonymat. “Il mesurait 23 cm, 32 même en comptant la queue”, explique-t-elle ravie de sa prise après plusieurs jours passés sur le qui-vive.
Habitant aux abords de la caserne Renaissance, elle entendait des bruits dans sa cave et ne savait que trop bien à qui les attribuer : “Pour moi, ces rats-là ont les dents en acier. Il y a six ans, j’en ai eu jusqu’à 16 qui étaient passés par les égouts et qui avaient mangé ma grille d’évacuation pour entrer”.
Très agacée par cette situation qu’elle attribue à la mise en place des bornes de tri dans l’archipel et au compost de la déchetterie qui abriterait, selon elle, toute une population de rats pendant l’hiver, elle a pris ses propres dispositions en bouchant notamment son évacuation avec du béton.
La stratégie de dératisation de la Mairie
Dans la ville de Saint-Pierre, c'est le service propreté urbaine qui assure une surveillance quasi-constante sur son territoire qu'elle a divisée en cinq secteurs.
Plus de 400 pièges y ont été disséminés pour essayer de limiter la prolifération des rongeurs qui s'y empoisonnent régulièrement.
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Mais pour que cette campagne de dératisation soit efficace, cela nécessite aussi la vigilance et l'action de la population.
Selon Thierry Hamel, chargé de communication de la municipalité, "si on fait la guerre d’un côté et que le rat trouve un autre terrain de jeu ailleurs, ça ne sert à rien".
Il invite ainsi la population à bien nettoyer ses terrains tout en restant à la disposition de celles et ceux qui en auraient besoin.
Pour aller plus loin, retrouvez ci-dessous le reportage d'Anne-Laure Martinot et de Flavie Bry.
Nos suggestions pour dépasser vos peurs et accueillir les rongeurs
Mais si Ratatouille est votre film préféré et que vous ne souhaitez surtout pas vous en prendre aux rongeurs qui seraient éventuellement de passage dans votre quartier, sachez qu'il existe d'autres options.
Vous pouvez toujours essayer de les dresser...
ou sinon, comme en Asie du Sud-Est, les mariner pour les déguster sur vos barbecues cet été.