Tous les parents qui travaillent doivent en passer par là. Trouver une solution pour faire garder leurs enfants. A Saint-Pierre et Miquelon, cette quête peut parfois se transformer en parcours du combattant.
17h. Les parents se succèdent à la Maison de l’enfant pour récupérer leurs bouts de choux. Pour la plupart, la journée se termine. Quelques mots rapides échangés avec le personnel, avant de rentrer chez soi. Au fil du temps, des relations privilégiées se tissent entre les agents et les enfants, âgés de 10 semaines à 3 ans. « Ce que j’aime dans mon métier, c’est de voir l’évolution, explique Marielle Bouteiller. On les voit arriver tout petits et on les suit jusqu’à ce qu’ils partent à l’école. »
Bricolage, coloriage, pâte à modeler, jeux en extérieur... Les bambins ont le choix des activités. Les parents apprécient, mais les places sont chères, très chères. L’établissement accueille 35 enfants en moyenne hebdomadaire. Sur la liste d’attente, il y en a quasiment autant : 34. Le délai moyen d’attente varie de 12 à 15 mois ces derniers temps. La directrice de la Maison de l’enfant est habituée à recevoir des appels de parents en mal de solutions. "On peut rencontrer des parents qui sont obligés de poser du congé parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, raconte Laurianne Laperdrix. Cela peut être aussi des parents en recherche d'emploi qui ne peuvent pas accéder à certaines formations."
Des assistantes maternelles très demandées
Autre possibilité pour les parents : trouver une assistante maternelle. Mais là encore, la demande est forte. Depuis 2015, le Conseil territorial délivre des agréments après une évaluation qui comprend notamment une visite du domicile. Au total, 16 personnes sont actuellement agréées. 12 à Saint-Pierre et 4 à Miquelon. Mais dans les faits, à Saint-Pierre, seules 6 sont en activité et elles reçoivent sans cesse des demandes.
Karine Gautier a, par exemple, fait ce choix. Il y a un an, elle a quitté son emploi de vendeuse pour se lancer. Elle garde désormais son fils de 18 mois et des jumeaux âgés de 2 ans et demi. « C’est un avantage de pouvoir rester à la maison, assure-t-elle. Je suis libre de faire ce que je veux en termes d'activités avec les petits. »
Avec l’agrément, les assistantes maternelles peuvent notamment bénéficier d’une prime à l’installation de 500 euros. Les parents, eux, peuvent percevoir une allocation, le Complément libre choix du mode de garde, dont le montant varie en fonction de leurs revenus. Au mois de février par exemple, la Caisse de prévoyance sociale affirme que 21 enfants ont bénéficié de cette prestation, dont 8 à Miquelon.
Mais dans les faits, concilier vie familiale et vie professionnelle n'est pas toujours si simple. Marie-Xavière Giraud est cadre. Elle est aussi maman de 3 enfants. « Je vis ici depuis plus de 20 ans, donc oui, je pense qu’il y a une qualité de vie, confie-t-elle. Mais clairement, le mode de garde, c’est un des points qu’il faut absolument retravailler ici… »