Afin de parer à l'absence de touristes cet été, certains aubergistes de l’archipel ont décidé d’accueillir des travailleurs venus de métropole, pour de moyens et longs séjours, pratiquant des tarifs préférentiels. D'autres ont opté pour des solutions plus radicales.
Pour freiner la propagation de la Covid-19, de nombreux pays ont fermé leurs frontières. C’est le cas du Canada, qui vient de prolonger cette décision jusqu’à la fin du mois au moins, privant ainsi l’archipel de ses principaux touristes. Face à la pénurie de réservations, les hôteliers et aubergistes trouvent des solutions pour limiter la casse en ce début du mois d’août.
Déjà réquisitionnée par le gouvernement pour accueillir des métropolitains en mission pendant leur quatorzaine obligatoire, l’auberge des Quatre Temps poursuit sur cette lancée. La totalité de ses chambres sont occupées par des travailleurs venus sur l’île pour de moyens ou longs séjours.
Une solution loin d’être idéale mais qui permet à cette auberge familiale Saint-Pierraise de garder la tête hors de l’eau. L'établissement affiche complet jusqu’à fin septembre, mais la suite reste floue.
Après une cascade d'annulations au début du confirnement, la direction de l'hôtel Jacques Cartier, dans le centre-ville de Saint-Pierre, a pris la décision de tirer le rideau pour la saison. Avec un taux de réservation de 0%, et un établissement inadapté aux longs séjours, Charles Landry a préféré mettre son personnel au chômage partiel.
La situation actuelle de la pandémie ne semblant pas s'améliorer, l'hôtelier ne compte pas rouvrir avant la saison prochaine.
La fermeture des frontières avec le Canada n'impacte pas uniquement les touristes étrangers. Les insulaires se retrouvent privés de nombreuses possibilités de voyages, et beaucoup ne peuvent pas se permettre de quitter l'archipel pour rejoindre la métropole.
Alors pour s'échapper du quotidien et changer d'air, les Saint-Pierrais mettent les voiles vers Miquelon-Langlade pour quelques jours. L'Auberge de l'île, l'un des seuls établissements à Miquelon, peut ainsi compter sur une clientèle locale.
Loin des 99% d'occupation des années précédentes, et avec encore des disponibilités jusqu'à la fin du mois, Patricia n'envisage cependant pas de fermer son auberge. Mais une inquiétude persiste:
Si au début du confinement la Collectivité territoriale, en plus d'abonder le fonds de solidarité mis en place par l'Etat, a débloqué plus de 107 500 € pour venir en aide au secteur du tourisme de l'archipel, aucune annonce n'a été faite pour le moment sur un dispositif pour les prochains mois.
Les professionnels du tourisme peuvent encore compter sur le fonds de solidarité et le chômage partiel jusqu'à la fin de l'année 2020. Mais la prolongation de la fermeture des frontières avec le Canada plonge l'économie touristique de l'archipel dans une situation incertaine. Une saison à l'arrêt qui risque de fragiliser durablement les entreprises du secteur.
Accueillir des travailleurs venus de métropole
Déjà réquisitionnée par le gouvernement pour accueillir des métropolitains en mission pendant leur quatorzaine obligatoire, l’auberge des Quatre Temps poursuit sur cette lancée. La totalité de ses chambres sont occupées par des travailleurs venus sur l’île pour de moyens ou longs séjours.
On a fait un forfait au mois car on savait que la saison allait être catastrophique, donc on s’est adapté.
Une solution loin d’être idéale mais qui permet à cette auberge familiale Saint-Pierraise de garder la tête hors de l’eau. L'établissement affiche complet jusqu’à fin septembre, mais la suite reste floue.
On espère que ça va revenir vite!
Fermer boutique pour limiter les frais
Après une cascade d'annulations au début du confirnement, la direction de l'hôtel Jacques Cartier, dans le centre-ville de Saint-Pierre, a pris la décision de tirer le rideau pour la saison. Avec un taux de réservation de 0%, et un établissement inadapté aux longs séjours, Charles Landry a préféré mettre son personnel au chômage partiel.
On est un hôtel relativement petit, avec un personnel plutôt onéreux, donc ça ne valait pas le coup de rester ouvert.
La situation actuelle de la pandémie ne semblant pas s'améliorer, l'hôtelier ne compte pas rouvrir avant la saison prochaine.
Profiter du tourisme local à Miquelon
La fermeture des frontières avec le Canada n'impacte pas uniquement les touristes étrangers. Les insulaires se retrouvent privés de nombreuses possibilités de voyages, et beaucoup ne peuvent pas se permettre de quitter l'archipel pour rejoindre la métropole.
Alors pour s'échapper du quotidien et changer d'air, les Saint-Pierrais mettent les voiles vers Miquelon-Langlade pour quelques jours. L'Auberge de l'île, l'un des seuls établissements à Miquelon, peut ainsi compter sur une clientèle locale.
Heureusement pour nous on a une bonne clientèle locale, et je les remercie, qui nous permet de travailler. Nous sommes à 48% d'occupation pour le mois de juin et juillet.
Loin des 99% d'occupation des années précédentes, et avec encore des disponibilités jusqu'à la fin du mois, Patricia n'envisage cependant pas de fermer son auberge. Mais une inquiétude persiste:
Ce qu'on craint c'est quand les locaux auront fini leurs congés, qu'est ce qu'on fait en septembre ? Normalement notre saison dure jusqu'au mois d'octobre.
Un avenir incertain
Si au début du confinement la Collectivité territoriale, en plus d'abonder le fonds de solidarité mis en place par l'Etat, a débloqué plus de 107 500 € pour venir en aide au secteur du tourisme de l'archipel, aucune annonce n'a été faite pour le moment sur un dispositif pour les prochains mois.
Les professionnels du tourisme peuvent encore compter sur le fonds de solidarité et le chômage partiel jusqu'à la fin de l'année 2020. Mais la prolongation de la fermeture des frontières avec le Canada plonge l'économie touristique de l'archipel dans une situation incertaine. Une saison à l'arrêt qui risque de fragiliser durablement les entreprises du secteur.