Coronavirus : une BD pour comprendre l’intérêt de se faire vacciner

Raphëlle Chabran

Alors que la vaccination grand public commence vendredi 26 mars à Saint-Pierre et Miquelon, l’administration territoriale de santé a souhaité sensibiliser le public de manière pédagogique à cet acte, grâce à une bande dessinée.

En sept pages, Docteur FeelGood explique comment Super ARN peut s’avérer être un allié de taille pour lutter contre VilCovid. La nature du virus, l’action du vaccin Moderna, son intérêt mais aussi ses potentiels effets indésirables sont expliqués de manière pédagogique. Du scénario aux dessins, c’est Erwan Lefebvre, professeur d’arts plastiques qui a œuvré pour sensibliser la population à l’intérêt de la vaccination.

 

Il y a un an, le professeur d’arts plastiques avait été contacté par la préfecture et l’administration territoriale de santé pour réaliser des fiches explicatives sur le déroulement du déconfinement à Saint-Pierre et Miquelon. À quelques jours des vacances scolaires de février, il a de nouveau été contacté, cette fois-ci pour travailler sur la vaccination. "Il fallait travailler assez vite pour faire une bande dessinée parce que les vaccins arrivaient et ils voulaient commencer à susciter un débat dans la population", explique-t-il.
  

Un travail de vulgarisation

 

Erwan Lefebvre a dû travailler très rapidement pour élaborer cette bande dessinée. "Pour le premier jet, j’ai eu une semaine". Si le dessin et la construction du récit sont des éléments qu’il maîtrise, la difficulté ici a été de réussir à expliquer le plus simplement possible des mécanismes scientifiques complexes, comme la manière dont agit un vaccin par ARN messager. 

 

Il y a des terminologies, des éléments sur lesquels il ne faut pas se tromper, il faut être très précis, pas dans l’approximation.

Erwan Lefebvre

 

Pour travailler, le professeur d’arts plastiques a récupéré tous les éléments d’informations autour de l’action de ce vaccin, sans toutefois aller trop loin dans ses recherches pour obtenir le résultat le plus clair et synthétique. "J’avais des éléments d’info, d’origine médicale, explique-t-il. On n’a pas inventé le contenu."
  

"La cible première qui m’a été indiquée dès le départ c’est le public des plus jeunes"

 

La particularité de cette campagne d’information sur la vaccination, c’est qu’elle est principalement destinée aux plus jeunes. Or, ils ne sont pas éligibles à la vaccination car seuls les adultes peuvent le faire. Erwan Lefebvre justifie cet objectif par le dialogue.

 

Même si effectivement ils ne sont pas dans la cible vaccinale, l’idée c’est de susciter le débat dans les familles et dans le public à travers eux.

Erwan Lefebvre

 

Pour Erwan Lefebvre, il est important que les jeunes puissent avoir leur mot à dire sur cette question. Entre le port du masque à l’école et les cours à distance pour les étudiants, il estime que les jeunes "sont quand même les premiers touchés par le virus et par les gestes barrières."

Je pense que c’est important que eux aient leur mot à dire, qu’ils ne soient pas sous la tutelle des adultes. Pour l’instant c’est la peur qui nous gère et c’est terrible pour les plus jeunes.

Erwan Lefebvre

 

La préfecture a fait imprimer 3 000 exemplaires de cette bande dessinée. 2 700 d’entre elles ont été distribuées dans les boîtes postales de Saint-Pierre et de Miquelon.