Du côté de la carrière située non loin de l'étang du Bois brûlé, de très nombreuses roches jonchent le sol. Une carrière de rhyolites qui avait été inexploitée jusqu'à ce jour. Désormais, le site fait l'objet de fouilles archéologiques. En ce début de semaine, les archéologues français et canadiens, actuellement en mission à Saint-Pierre et Miquelon pour le compte des universités de Rennes et de Laval, et Cédric Borthaire, référent archéologie pour l'Unesco ont exploré la zone pour la première fois.
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Ces derniers y ont découvert des roches volcaniques. Elles seraient selon les experts la matière qui aurait été utilisée par les paléoesquimaux et les amérindiens pour fabriquer leurs outils.
Un site riche en matières premières pour les chasseurs-cueilleurs
Le lieu reste difficile à classer car ce n'est pas un site d'occupation des chasseurs-cueilleurs mais un endroit où ils venaient chercher leurs matières premières pour fabriquer leurs outils. Des outils retrouvés en abondance sur le site de l'Anse à Henry.
Cela constitue une très bonne matière première pour des objets taillés car particulièrement solide, tranchante car riche en silice.
Du côté de la carrière, chaque zone a sa signature géochimique. Selon Grégor Marchand, archéologue "on peut imaginer que les gens ont adapté leurs techniques à ces différentes roches, chacune doit avoir des résistances un peu différentes".
Ici on est plus là pour essayer de mesurer l'accès aux roches, la manière dont ils extraient ces roches qui se débitent en plaquette et la manière dont ils ont préformé les outils [...] Et on s'est rendus compte qu'ils les ramenaient soit en bateau, soit à pied et qu'ils allaient finir le travail à l'Anse à Henry
Des rhyolites de différentes couleurs trouvées sur le site
Dans la carrière, les archéologues ont donc trouvé des rhyolites diverses et variées. Les débris el les éclats peuvent être de textures différents, de couleur grenat, rose, verte, blanche, violette ou léopard.
Pour les archéologues "cette matière brute faite de débris de taille est impossible à dater". Selon eux, trouver des traces d'un foyer "permettrait de dater précisément les occupations". Une chose est sûre, la carrière située près de l'Etang du bois brûlé cache encore de nombreux mystères.
Martine Briand et Jérome Anger ont suivi les archéologues dans leur nouvelle recherche.