Au Pays Basque, les frontons font partie du décor. Chaque ville et village en ont au moins un. Avec sa diaspora basque, il était donc logique que la ville de Saint-Pierre ait aussi son propre fronton. Comme un symbole de la culture. Mais avant d'être l'impressionnant mur rouge ocre que l'on connaît de nos jours, le Zazpiak Bat qui signifie "Les sept provinces font une" a été beaucoup plus modeste.
Pour cela, il faut remonter à l'année 1902 quand un certain Jean-Baptiste Viela demande à bâtir un mur de bois sur l'ancienne Place de la Liberté, pour pratiquer le jeu de balle. Cet homme n'était autre que l'époux de Catherine-Rosalie Légasse, dont la famille d'origine basque possèdait alors La Morue Française.
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Pour des raisons politiques et économiques, un armateur rival de la famille Légasse, du nom de Granville, fait détruire ce mur après avoir été élu maire de Saint-Pierre. Il a fallu attendre deux ans, en 1906, pour voir de nouveau un mur se construire sur cette place. Cette fois-ci, il sera construit en béton.
Au fil des ans, le fronton a bien évolué. Les adeptes ont pu y pratiquer la main-nue, le joko garbi, et la pala cuir, entre autres. Certains se souviennent encore de leur premier jeu sur le Zazpi, comme Cyril Vigneau. "Quand on a commencé à jouer, il n'y avait pas le dôme et les côtés étaient en contreplaqué. C'était plus difficile, il fallait jouer plus fort." se souvient le Saint-Pierrais.
La place Richard Briand qui abrite le Zazpiak Bat a vu bon nombre de célébrations culturelles et religieuses. Depuis 1983, c'est le lieu de rassemblement annuel de la traditionnel fête basque. Près de cent-vingt ans après sa contruction, le fronton demeure l'incarnation des origines basques de l'île de Saint-Pierre.
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