Existe-t-il des problèmes quant à la qualité des carburants fournis par l’unique importateur local ? C’est en tout cas ce que pense une centaine d’habitants de l’archipel, tous signataires d’une pétition qui circule actuellement dans quelques commerces.
À l’origine de cette initiative, un automobiliste de Miquelon, lassé de réaliser de trop nombreuses vidanges en raison du passage de l’essence dans l’huile moteur.
Les automobilistes en colère
Les signataires interpellent ainsi la préfecture et remettent en question la qualité du carburant : "Nous demandons à Monsieur le Préfet de la Collectivité de Saint-Pierre et Miquelon de procéder à des vérifications concernant le carburant distribué sur l’archipel. […] Ce problème pourrait, si les contrôles ne sont pas réalisés, entraîner des dégâts au niveau du moteur du véhicule ou autre matériel" écrivent-ils sur la pétition.
Pour Louis Hardy, unique fournisseur de carburant de l’archipel, le produit proposé n’est pas en cause. "La qualité de l’essence est testée à chaque pétrolier et à chaque arrivage. Les spécifications sont toutes bonnes : on n’a donc pas de doute sur la qualité de l’essence" défend-il.
Selon lui, les problèmes rencontrés par les automobilistes s’expliqueraient pour une toute autre raison : "si on fait des trajets assez longs, l’huile a le temps de chauffer et l’essence s’évapore donc de l’huile. Mais si on fait de petits trajets, et que l’huile n’a pas le temps de chauffer, l’essence reste dans l’huile et la dilue".
Les injecteurs sont directement placés dans les cylindres. À froid, l’injecteur crache l’essence sur la paroi du cylindre qui, elle, est froide. L’essence liquide vient ainsi se déposer sur la paroi et passe par la segmentation, directement dans l’huile. C’est ce que rencontrent les gens avec leur voiture.
Louis Hardy, unique fournisseur de carburant de l’archipel
Ce n'est pas la première fois que la qualité du carburant est pointée du doigt dans l'archipel. En 2021, le fioul utilisé par les ferries était jugé de mauvaise qualité par les mécaniciens du bord. Selon eux, il encrassait les moteurs et les filtres devaient être changés plusieurs fois par mois. Le fournisseur avait, à l'époque, défendu la qualité de son carburant.