Il y a 30 ans les pêcheurs saint-pierrais défiaient le voisin canadien

On l'appelle la croisade de la dernière chance. En janvier 1993 après la décision du tribunal de New-York et un premier moratoire sur la morue, les marins et les élus locaux décident de prendre la mer pour aller pêcher illégalement dans les eaux canadiennes.

En janvier 1993, une véritable marée humaine est descendue dans les rues de Saint-Pierre. Une foule déterminée, venue soutenir les marins et les élus locaux. Ceux-ci avaient décidé de partir pêcher illégalement dans les eaux canadiennes.

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On ne peut pas à Saint-Pierre et Miquelon se laisser étrangler par un Canada qui méprise le droit international. Et le droit des minorités à exister finalement.

Gérard Grignon, Député UDC de Saint-Pierre et Miquelon

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Une amende et un accord

Le 10 juin 1992, le tribunal arbitral de New York décide, dans le contentieux franco-canadien sur les zones de pêche, de réduire considérablement la zone exclusive de Saint-Pierre et Miquelon, elle est réduite à un tunnel de 10 milles de large sur 200 milles de long. 

En juillet de cette même année le Canada décrète un moratoire sur la morue .  

Pour Denis Detcheverry, ancien maire Miquelon, il est important de "défendre les laissés-pour-compte".

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C'est dans ce contexte que les élus et les pêcheurs de l'archipel décident comme en 1988 lors de "la croisade la morue" d'aller pêcher illégalement dans les eaux canadiennes.

Le 7 janvier le Marmouset et la Goélette  quittent Saint-Pierre, à leur départ sur le quai c'est presque toute la population de l'archipel qui est rassemblée. 

Ils sont arraisonnés par les garde-côtes canadiens et remorqués à Saint-Jean de Terre-neuve. 

Quelques mois plus tard, les élus, respectivement le sénateur Albert Pen et le député Gérard Grignon seront condamnés par le tribunal de Terre-Neuve à payer chacun, une amende de 15 000 dollars canadiens (soit 75 000 francs). 

Il faudra attendre le mois de novembre 1994, pour qu'un accord soit signé entre la France et le Canada comme l'explique Gérard Grignon. .

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Depuis 1992 c'est en fini de la mono-industrie de la pêche à la morue à Saint-Pierre et Miquelon.