Incendies au Canada : quels risques à Saint-Pierre-et-Miquelon ?

Les sapeurs-pompiers vigilants face aux feux de camp.
Alors que les flammes continuent de ravager des milliers d'hectares au Canada, les pompiers de Saint-Pierre-et-Miquelon s'interrogent sur le risque de gros incendies sur l'archipel. Ils envisagent de possibles précautions pour les années à venir.

D'ouest en est, le Canada est ravagé par d'impressionnants incendies.Déjà plus de 2,7 millions d'hectares sont partis en fumée depuis le début de l'année et des centaines de milliers d'habitants ont dû quitter leur domicile. Ce scénario catastrophe n'est qu'à quelques centaines de kilomètres de Saint-Pierre-et-Miquelon. Mais ici, les pompiers ne s'inquiètent pas.

Selon Philippe Arantzabé, chef du centre de secours de Saint-Pierre, les risques de "gros incendies" sont limités.

Il n'y a pas de grandes forêts, ni de grands arbres. Cela limite la possibilité d'avoir de gros incendies avec des hautes flammes difficiles à maîtriser.

Philippe Arantzabé, chef du centre de secours de Saint-Pierre

Avec leurs deux camions-citernes, les 36 pompiers volontaires de Saint-Pierre ont toujours réussi à arrêter "facilement" les feux, généralement situés à l'Anse à Pierre ou à Savoyard. Ici, la difficulté reste principalement la localisation des flammes. "Certains endroits très boisés sont inaccessibles en véhicule, il faut apporter le matériel à pied", explique Philippe Arantzabé. 

Mais à Miquelon-Langlade, l'étendue des terres complexifient l'intervention des sapeurs-pompiers.

Installation de plan d'eau artificiel à Langlade ?

A Miquelon-Langlade, seuls 14 pompiers couvrent les plus de 200 km² de terres. Avec l'arrivée des touristes lors de la période estivale, ils sont habitués à maîtriser de nombreux feux sauvages, avec le renfort si besoin des pompiers de Saint-Pierre. Mais avec les changements climatiques, Emmanuel Briand, chef de centre de secours et incendie de Miquelon-Langlade, réfléchit à de nouvelles façon de travailler. "Même si la sécheresse est plus difficilement observable localement, nos ressources en eau diminuent. Il faut informer la population du risque d'incendie croissant".

Les sapeurs-pompiers utilisent le plus souvent possible l'eau de mer pour maîtriser les feux. Dans les terres, ils peuvent compter sur les points d'eau naturels. 

Avec la sécheresse de plus en plus importante sur le territoire, l'eau devient de plus en plus rare dans les terres. Nous réfléchissons à installer des points d'eau artificiels à Langlade.

Emmanuel Briand, chef de centre de secours et incendie de Miquelon-Langlade

Pour l'instant, les pompiers de Saint-Pierre comme ceux de Miquelon-Langlade ne craignent pas d'importants incendies comme ceux actuellement observés au Canada. Mais ils l'affirment, en cas de besoin, ils peuvent compter sur les moyens aériens canadiens.