"Je m'inspire de mon père et de mes frères" : À Paimpol, le Saint-Pierrais Lucas Poirier poursuit son rêve de devenir capitaine de pêche

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A Paimpol dans les Côtes d’Armor, Lucas Poirier a effectué en septembre sa rentrée en première année de CAP matelotage. Un début, car le jeune Saint-Pierrais rêve de devenir capitaine, comme son père.

À Paimpol dans les Côtes d'Armor, c'est le bras dans le plâtre et peiné de ne "pas pouvoir naviguer pendant un mois et demi" que le jeune Lucas Poirier se livre sur son parcours. Sur pause pendant quelque temps, son amour pour la mer est à la hauteur de la frustration qu'il ressent actuellement. Mais pas de quoi embrumer le plan qu'il s'est fixé dans la tête. Le Saint-Pierrais est déterminé.

Dernièrement, il a quitté son archipel pour effectuer un CAP matelotage à Paimpol, en Bretagne. À seulement 15 ans, Lucas se retrouve donc sans les siens pour matérialiser son ambition, celle de devenir un jour capitaine de pêche. "Mes parents, au début, n'étaient pas trop pour. Mais j'ai su les convaincre. J'avais envie d'aller vite et de passer mes diplômes rapidement."

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À Paimpol, là où il a posé ses valises, l'adolescent se dit heureux. La petite ville bretonne ne le dépayse pas. Et à l'école, entre cours théorique et pratique, Lucas ne rêve que de prendre le large. "La mer, c'est la liberté. C'est un bon sentiment. Tu pars en pêche, tu rentres chargé, j'aime ça."

"Je m'inspire de mon père et de mes frères"

La mer est un héritage familial chez Lucas. Avec un papa capitaine et des frangins eux-aussi dans la pêche, il était difficile pour lui de passer entre les mailles du filet.

Je m'inspire de mon père et de mes frères. J'ai toujours vu mon père en mer, donc ça m'a encouragé à faire pareil. J'aimerais aussi devenir capitaine et reprendre son entreprise.

Lucas Poirier

Mais chaque chose en son temps. Lucas doit grandir, se former, et encore valider quelques étapes avant d'en arriver là. À commencer par son CAP matelotage et les nouvelles matières spécifiques que le Saint-Pierrais doit appréhender. "On a des cours de ramendage. Je connaissais, je le faisais avec mon père, mais là c'est encore plus poussé. On a aussi des cours de manœuvre sur le bateau et des cours de cartographie car un marin doit savoir se repérer avec une carte."

En pension chez un couple de retraité

Après près de deux mois de cours, Lucas est fier de lui et ne regrette pour le moins du monde son choix de partir de Saint-Pierre. "Cette année, j'ai envie de travailler et j'ai de bonnes notes. Avant, je ne faisais pas d'effort. Mais là j'ai trouvé ma voie."

Il a aussi trouvé un foyer un peu spécial pour l'accueillir. En effet, l'adolescent loge chez un couple de personnes retraitées. Chez eux, il a trouvé une stabilité, du confort, et aussi une source d'inspiration. "Ce sont des personnes retraitées certes, mais ils sont adorables. Et en plus ils débordent d'énergie, et ça me pousse à me bouger d'une certaine manière." 

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Et parmi ses passe-temps favoris dans sa ville d'adoption : se promener sur les quais et parler aux pêcheurs. Lucas n'hésite pas à leur demander comment ils travaillent en Bretagne pour en apprendre un peu plus. "C'est différent de Saint-Pierre, mais c'est enrichissant." Nul doute que cela lui servira pour la suite de son cursus. Après son CAP matelotage, il souhaite poursuivre avec un Baccalauréat Professionnel Conduite et Gestion des Entreprises Maritimes. Toujours dans l'optique de travailler avec son père et d'un jour diriger l'entreprise familiale.