La première écloserie à homards ouvrira ses portes en mai 2024 à Saint-Pierre

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C’est l’aboutissement d’un projet de longue haleine. Une écloserie à homards verra le jour au printemps prochain. Appartenant à la société "Homards des îles", elle est soutenue par une entreprise normande.

Conçu en Écosse, l’équipement de 207 000 euros (dont 85 % a été financé par France Agrimer du ministère de l’Agriculture) est arrivé il y a quelques semaines dans l’archipel. C’est un système bien spécifique qui accueillera les homards grainés, autrement dit les femelles portant des œufs. "On doit demander une dérogation auprès des Affaires Maritimes. Au mois de mai 2024, on devrait avoir les premières femelles grainées pêchées par les pêcheurs professionnels" commente Jean-Noël De Arburn, président de la société "Homards des îles".

Une meilleure chance de survie du homard

Les femelles seront disposées dans un emplacement appelé "hôtel". Composé de compartiments, il peut accueillir 18 homards. Une fois les œufs éclos, les larves seront ensuite pesées avant d’être mises dans des bacs où elles seront nourries.

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Au bout de deux mois, ces bébés homards seront ensuite remis à l’eau. Moins vulnérables que leurs congénères nés en milieu naturel, ils auront une meilleure chance de survie. "Il va évidemment y avoir de la perte mais il faut comprendre que dans le milieu naturel, un homard produit 1,2 homard. Un homard fait à peu près 10 000 œufs. Avec ce système d’écloserie, on est à 20 % de survie donc un homard fait 2 000 homards. Ces 2 000 homards qu’on va remettre à l’eau ont plus de chance de survie qu’une larve flottante entre deux courants et happée par un poisson" détaille Thierry Rochas, président de King Lobsters Normandie, une ferme de homards créée il y a deux ans.

Un projet ambitieux soutenu par une ferme normande de homards

Convaincue des résultats, ce projet saint-pierrais est soutenu sur le plan technique et logistique par cette entreprise normande qui se positionne quant à elle sur un modèle d’exportation plutôt que de repeuplement. Pour Thierry Rochas, cette écloserie de homards est un projet innovant. "C’est la première fois sur le territoire national qu’on va procéder dans les prochains mois à une vraie étude et à la réalisation de repeuplement. On ne le fait pas en France. Le Canada et les États-Unis le font : c’est ce qui fait que le modèle économique est extrêmement vertueux sur ce continent nord-américain".

Il y a quelque chose de nouveau qui démarre et c’est à Saint-Pierre-et-Miquelon que cela se fait.

Thierry Rochas, président de King Lobsters Normandie

Ce projet d'écloserie est permis par la convention entre la Collectivité Territoriale et la région Normandie. "Ça va marcher parce que c’est un ensemble. Ici, il y a déjà des règles qui sont appliquées : il y a une saison pour la pêche, il ne faut pas pêcher les femelles grainées… Ces règles permettent de donner le plus de chance possible à ce que le prélèvement naturel des pêcheurs soit compensé par le repeuplement que cette écloserie va faire" souligne Thierry Rochas.