Pour Vincent*, les gestes et la préparation sont exactement les mêmes. Les feuilles sont sorties et placées sur la table, le pochon aussi. Pour consommer, il doit rouler. Alors, il émiette sa consommation dans un grinder, et roule son joint. Le bricolage terminé, il le place entre ses lèvres et la fume. Contrairement à ce que vous pourriez penser, ce petit rituel est légal.
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Et pour cause, le trentenaire consomme du CBD. Un produit qui lui a permis d’arrêter la cigarette : "Je devais me faire opérer et le chirurgien m’avait dit de ne pas fumer pendant 48 heures. C’est à ce moment que j’ai arrêté. Pour substituer j’ai consommé du CBD et cela m’a permis d’arrêter."
"Cela m'a aidé à diminuer ma consommation de cannabis"
Aussi, le CBD (cannabidiol) lui a permis de réduire sa consommation de THC (tétrahydro cannabidiol). Deux molécules pour une seule plante, le cannabis, et des effets attendus distincts. En effet, le CBD n'aurait pas de propriété psychoactive contrairement au THC. Une alternative intéressante donc pour Vincent : "Cela m'a aussi aidé à réduire ma consommation de cannabis. "
Outre l'aspect santé et dépendance, consommer du CBD permet aussi de faire certaines économies. Surtout dans l'archipel : "C'est carrément moins cher. Le CBD en moyenne coûte entre 5 et 7€ le gramme ici. Sur le marché noir ici, l'herbe coûte 30€ environ."
Un marché florissant
La boutique de CBD Arbora'l symbolise cet intérêt grandissant à Saint-Pierre et Miquelon. En effet, au vu du succès de son commerce, Nicolas Paturel a voulu étoffer son affaire. "On a ouvert un coffee shop avec une terrasse. Outre le point de vente, l’objectif est d’offrir un lieu de consommation sympa."
Les joints ne sont pas l'unique moyen de consommer du CBD. Tisanes, crèmes ou huiles peuvent aussi bien être consommés. "Après cette fameuse opération, j'ai essayé de subsituer les anti-douleurs avec de l'huile de CBD. Honnêtement, je ne sais pas si cela à un rapport, mais j'ai réduit les médicaments préscrits au bout de quatre jour" conclut Vincent.
Des effets qui restent à prouver
Si les consommateurs lui prêtent de nombreuses vertus apaisantes et antalgiques, la science peine encore à afficher son enthousiasme à l'égard du CBD. Au-delà de son caractère non-addictif prouvé, "les études permettant d’affirmer l’efficacité de la molécule dans ces différents contextes sont rares et souvent méthodologiquement limitées" comme l'affirmait l'INSERM en avril dernier.
*Vincent est un prénom d'emprunt