Le DRASSM en mission pour inventorier les trésors sous-marins de l'archipel

Des objets retrouvés sur des lieux de naufrages dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon.
Pendant deux semaines, deux spécialistes du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM) recensent, en compagnie d'un photographe, une cinquantaine d'objets remontés des diverses épaves de l'archipel. Objets issus des collections de l'Arche ou de particuliers.

Le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM) gère les dizaines de milliers de Biens Culturels Maritimes retrouvés en mer ou sur l'estran, zone de balancement des marées. Et depuis 2017, des campagnes de recherche ont eu lieu déjà dans les eaux de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. 

Depuis fin février, Cécile Sauvage archéologue et Nathalie Huet gestionnaire de collection travaillent au sein de l'Arche, musée et archives de la Collectivité Territoriale à une mission de référencement cette fois-ci. Elles répertorient, fichent et tentent de retracer les origines et l'histoire d'une partie des collections de l'Arche, mais aussi de celles de particuliers.

Flaconnages et pipes, vestiges de la prohibition

"Dans les ports tels que Saint-Pierre, ce que l'on retrouve en priorité c'est des pipes et beaucoup de flaconnage, des bouteilles...datant notamment de l'époque de la prohibition", explique Nathalie Huet, gestionnaire de collection au DRASSM

Certains travaux publiés sur les pipes, comme celui localement de l'historien Jean Gilbert notamment sur celles retrouvées sur le Barachois de Saint-Pierre, permettent d'en retracer origines, ateliers de production...

Exemple de pipes retrouvées sur divers naufrages au large de Saint-Pierre et Miquelon.

Des collections de particuliers, notamment des anciens plongeurs sur les épaves du secteur, sont aussi recensées et référencées : 

C'est important d'avoir accès à ces collections car c'est un patrimoine commun qui doit être accessible à tous.

Cécile Sauvage, archéologue du DRASSM

Et pour que cet accès soit possible pour tous, ces campagnes de référencement font ensuite l'objet d'une exposition virtuelle sur le site du DRASSM spécifique pour chaque lieu de mission. 

Dernière campagne d'un mois en juillet prochain

Une dernière campagne d'un mois en juillet prochain est programmée pour boucler cet inventaire avec une équipe de plongeurs et photographe :

"Nous avons une cinquantaine d'épaves connues et documentées sur l'archipel. Nous avons encore un certain nombre de sites vus en 2018-2019  mais sur lesquels nous devons replonger, explique Cécile Sauvage. Des sites très riches du XVIIIe au XXe siècles avec trois ensembles de navires, avec des types de constructions et d'essences de bois différenciés qui laissent penser que certains ont été fabriqués en Europe, d'autres au Canada et aux Etats-Unis, enfin pour certains dans l'archipel."

Et l'occasion pour sa coéquipière de mission Nathalie Huet d'espérer : "Ce serait joli de trouver un canon ici. normalement certains étaient armés...c'est toujours des objets particuliers." 

Philippe Sans et Aldric Lahiton ont suivi une séance de référencement d'objets retrouvés au large de Saint-Pierre et Miquelon :

©saintpierreetmiquelon