Le train de Saint-Pierre, un passage oublié de l'histoire

Ce train servait à transporter des matériaux pour la réalisation de grands chantiers dans le port au début des années 1920. Des travaux réalisés par des Italiens. Aujourd'hui, seule une plaque dans une rue de la commune rappelle qu'un chemin de fer existait il y a très longtemps.
C'est l'histoire d'un train qui a bien existé à Saint-Pierre. Il servait à transporter des matériaux pour la réalisation de grands chantiers dans le port, au temps de la prohibition au début des années 1920. Des travaux réalisés par des Italiens recrutés par la société générale d'entreprises

À Saint-Pierre, il y a la rue du Petit chemin de fer. Une plaque qui n'a pas échappée à Michel Le Carduner, historien amateur. 

Les gens ne font pas systématiquement référence aux noms de rue donc on ne fait pas attention aux plaques. Or elle racontent souvent de belles histoires.

Michel Le Carduner, passionné d'histoire

 

Le précieux petit train des Italiens

 

Ce train avait pour mission le transport de matériaux et de matériels destinés à la construction de quais en béton, de routes, de retenues d'eau et de bien d'autres chantiers.

Ces travaux se sont déroulés au début des années 20, lors de la crise économique qui touchait le secteur de la pêche et durant la période de la prohibition. Une époque où l'on menait grand train. L'argent coulait à flot. L'occasion de rénover et d'entretenir les infrastructures grâce aux taxes liées à la vente d'alcool.

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Pour pouvoir réaliser ces travaux d'envergure, en 1923, un système ferroviaire est commandé. Celui-ci arrive sous forme de kit pour pouvoir monter les éléments plus facilement sur plusieurs kilomètres. 

Le premier tronçon partait du Bellevue, longeait le quai, le pont-Boulot, passait près du bâtiment de la prohibition à l'époque, traversait le terrain de la ferme de la famille Poirier et rejoignait l'anse à Ravenel. Le deuxième tronçon partait de l'Anse à l'Allumette, jusqu'à la carrière des Italiens...

Guy Lelorieux, historien amateur

 

Et pour faire face au manque de main-d'oeuvre, la société générale d''entreprises, à l'époque, avait fait venir des ouvriers d'origine italienne pour assurer le transport le matériel et les matériaux, à bord du train.

L'itinéraire du petit train au début des années 1920.

 

Grâce au travail acharné d’historiens amateurs locaux, Frédéric Dotte et Allison Audoux nous racontent les débuts du petit train des Italiens.

©saintpierreetmiquelon

 

Le petit train du quotidien

 

Paul Urdanabia, le papa de Denise, est lui aussi monté à bord du petit train. Pas pour le travail, mais comme moyen de transport.

Il était gamin. Il devait acheter le pain à la boulangerie. Des gros pains de 3 livres pour la famille. Quand il montait dans les wagons, il était bien content.

Denise Télétchéa-Urdanabia

 

Dans le début des années 30, avec la fin de l'ère de la prohibition, des locomotives sont renvoyées dans l'hexagone et des éléments ont trouvé une tout autre fonction. 

Certains rails ont été récupérés pour la construction dans des maisons. Ils ont servis d'hiloires.

Lauriane Detcheverry, directrice du musée de l'Arche

 

Et des histoires sur ce petit train, il y en a pleins. Frédéric Dotte et Allison Audoux vous dévoilent quelques-uns de ses secrets.

©saintpierreetmiquelon