A Saint-Pierre et Miquelon, la crise sanitaire n'arrête ni les comédiens de théatre, ni la costumière

Deux pièces de théâtre sont prévues au mois d'avril

Deux troupes locales de comédiens amateurs remonteront sur les planches du centre culturel et sportif de Saint-Pierre en avril. Deux pièces sont au programme, une création autour de Nungesser et Coli, et l'adaptation d’une oeuvre classique de Jean Anouilh. 

Depuis le mois d’octobre, seize comédiens préparent une pièce de théâtre autour de la thématique de la prohibition.  Parmi eux, quatre comédiennes ont choisi de se glisser dans des costumes pour se mettre dans la peau de leur personnage. C’est Hélène Girardin qui s’occupe de confectionner ces tenues d’époque. Cela permet à la costumière de revenir à ses premières amours.
  

Aider le comédien au mieux à trouver son personnage

"On est tous un peu passés au masque et à des choses un peu moins gaies, explique Hélène Girardin. Cette opportunité-là, c’est vraiment du baume au cœur." Pour travailler, la costumière essaye de prendre en compte la réalité des tenues de l’époque, tout en construisant le costume "pour qu’il aide vraiment le port et la tenue de la personne qui le porte."

Pour amplifier un personnage assez autoritaire et dramatique, elle propose un costume cintré. Elle cite aussi l’exemple des talons aiguilles pour aider à modifier le pas et la posture d’un personnage.

Un des rôles du costumier est de penser à la psychologie du personnage. 

Hélène Girardin

 

C’est la première fois que la jeune femme travaille sur des costumes entiers. "Dans le cadre de ma formation, je n’avais pas vraiment eu l’occasion de faire des costumes de A à Z, de la base au corset avec tout ce qui va par-dessus, explique-t-elle. Là c’est vraiment la quintessence du costume."
  

Le théâtre se fait rare

Sur la scène du Centre culturel et sportif de Saint-Pierre, un salon bourgeois des années 1920 sera créé, avec deux musiciens pour animer "Le bal des voleurs." "Deux pièces joueront en alternance", raconte Anaïs Hébrard, auteure et metteure en scène. Le salon sera utilisé pour la première pièce portant sur la prohibition. Pour la seconde, une réplique de l’Oiseau blanc, l’avion disparu en 1927 lors de la première tentative de traversée de l’Océan Atlantique par voie aérienne, a été construite pour l’occasion.

L’idée de cette seconde pièce est née dans l’esprit de Maria Devimeux et Anaïs Hébrard lors du confinement de mars dernier. Alors que dans l’Hexagone, la crise sanitaire a contraint les théâtres à baisser le rideau, la pièce prend forme au Centre culturel et sportif de Saint-Pierre.

Une petite part de nos cœurs est tournée vers tous les comédiens dont c’est la profession et qui ne peuvent pas jouer.

Anaïs Hébrard

 

Alors que les rideaux restent baissés dans l’Hexagone en raison des restrictions sanitaires, Anaïs Hébrard et les comédiens mesurent leur chance. "On a conscience de notre chance mais aussi de l’insouciance qu’on peut garder à jouer et monter des spectacles."
 

Linda Saci et Flavie Bry se sont rendues dans les coulisses du théâtre :