Nicolas Landry, historien acadien
Des victimes relativement jeunes
"On a découvert que certaines sources permettaient d’en apprendre beaucoup, non seulement sur les naufrages, mais aussi sur les origines sociales des matelots et des pêcheurs, sur ce qui les a poussés à embarquer pour la grande pêche de Terre-Neuve", raconte Nicolas Landry. Dans ses recherches, il a découvert le cas d'un marin décédé après 60 ans en mer. Mais pour lui, l'âge moyen des victimes répertoriées serait de trente ans.
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Les facteurs causant la mort des marins sont nombreux. Mais les conditions de navigation jouaient beaucoup à l'époque sur le bon déroulement d'une pêche."Jusqu’aux années 1870, 1880, il y avait toujours un facteur de chance puisque cela dépendait des conditions de navigation. Si les vents étaient favorables, le trajet était moins long. Il y avait moins de danger par exemple que l’eau potable puisse être gardée ou que la nourriture puisse être gardée donc à ce moment-là les dangers de maladie étaient moins élevés." - Nicolas Landry, historien
Lors de son étude, l'historien remarque des années bien plus funestes que d'autres. Les grandes tempêtes ou les épidémies ont fait des ravages à certains moments précis. Lors de la grande tempête de 1873, par exemple, le bilan est de 250 disparitions en mer. Nicolas Landry ajoute : "Il y a eu vraiment des années éprouvantes comme 1903 où on a 44 décès à l’hôpital."
4249 constatations de disparition entre 1817 et 1948
"On sait qu’il y a 4249 constatations de disparitions en mer entre 1817 et 1948. Ça donne une moyenne de 35 par année. On ne peut pas confirmer que ces gens-là sont vraiment morts mais c’est probable." - Nicolas Landry, historien
Les morts violentes sont aussi à prendre en compte. À l'époque, les équipages sont très à l'étroit sur les navires où des disputes et des bagarres pouvaient se déclencher. Et dans les ports, des morts violentes sont restées non résolues. "On a trouvé quelques pêcheurs morts à Saint-Pierre, dans le cimetière ou ailleurs sans trop savoir ce qui leur était arrivé", détaille Nicolas Landry.
Nicolas Landry, historien acadien
La vie à bord s'améliore après 1880
Une évolution est à noter à partir des années 1880 : les conditions de vie des matelots semblent s'améliorer. "Il y a de moins en moins de cas de maladies infectieuses, d'épidémies. Les nouvelles technologies permettent d'améliorer la vie à bord, la sécurité à bord", décrit Nicolas Landry. Les trajets sont aussi un peu moins longs avec des navires moins dangereux, plus adaptés à la vie en mer.