Sur la grande île, plusieurs endroits témoignent de l'impact du phénomène d'érosion sur le littoral, comme l'isthme ou encore la route de Mirande. La situation de Miquelon, notamment du goulet du Grand Etang, sera abordée lors d'une réunion, le 13 janvier.
La route de Mirande, Belliveau, le Nord du goulet du Grand Etang ou encore l'isthme de Miquelon-Langlade... Le littoral de la grande île, porte les marques de l'érosion. Un phénomène d'autant plus visible après le passage de tempêtes, comme en 2009, lorsque la route de l'isthme avait été en partie détruite, ou plus récemment fin 2016, avec les dégâts occasionnés sur la façade Ouest et au Petit Barachois.
Des phénomènes complexes, sur lesquels la Dtam, la direction des territoires, de l'alimentation et de la mer, se penche depuis 2011. Pour mieux comprendre l'érosion mais aussi la submersion, des outils de mesure ont été déployés, en collaboration avec le Cerema, centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, ou le Shom, le service hydrographique et océanographique de la marine. Objectifs : effectuer un suivi du trait de côte et la mesure des zones basses. Un houlographe, un marégraphe et des courantomètres ont été installés. "En ce qui concerne l'érosion, des levés topographiques sont réalisés sur le terrain par des agents de la Dtam avec des GPS. Depuis 2012, on acquiert une connaissance plus approfondie du territoire", précise Jean-Pierre Michelin, technicien du système d'information géographique de la Dtam. "Les études ont permis de lancer l'instruction d'un plan de prévention des risques littoraux (PPRL) qui intervient sur les aménagements futurs de l'archipel", explique Jean-Pierre Claireaux, chef du service environnement, énergie, risques et informations géographiques à la Dtam. Plus récemment, des relevés ont été effectués par avion par l'IGN, l'institut national de l'information géographique et forestière, pour obtenir des relevés précis de la topographie de l'archipel. Les résultats seront exploitables dans les mois qui viennent. Pour analyser toutes ces données, la Dtam travaille avec le BRGM, le Bureau de recherches géométriques et minères.
Des travaux, c'est ce que demande la mairie de Miquelon au niveau de la partie Nord du goulet du Grand Etang. En décembre dernier, l'adjoint au maire de la commune, Yannis Coste, tirait la sonnette d'alarme. "On s'aperçoit qu'avec les vents très forts d'Est, il y a énormément de dégâts qui sont faits. On attendait une solution pour freiner ou arrêter ce phénomène d'érosion mais rien à ce jour n'a été fait. Nous faisons part de nos inquiétudes quant aux conséquences que pourrait avoir le franchissement de la mer sur le secteur (...). Est-ce à cause des vents forts de secteur Est ou de la déviation du courant du goulet qui longe maintenant le littoral (...) ou encore la conséquence des travaux d'enfouissement du sablier? On n'en sait rien. Seule une étude pourrait permettre de répondre. En attendant, c'est grave, surtout pour les riverains qui vont encore avoir de l'eau".
Yannis Coste-Miquelon
Une réunion est prévue vendredi 13 janvier entre la Dtam et la municipalité de Miquelon pour aborder la question de l'érosion.
Le reportage de Viviane Dauphoud-Eddos et Jérôme Anger :