À 24 ans, Aurélie Lucas est une jeune femme déterminée. Elle est née dans un village de 600 habitants, Miquelon, une île de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Passionnée, elle s’est donnée une mission : transmettre l’histoire des pionniers qui sont arrivés sur l’île en 1763.
Au départ, Aurélie n’était pas trop décidée à se faire tirer le portrait. « Pourquoi moi ? ». Puis, à force d’arguments, elle a cédé, « pourquoi ne pas montrer que des jeunes se bougent à Miquelon ? » a-t-elle concédé. Fraîchement diplômée en mai 2020 d’une majeure en histoire à Moncton, elle est rentrée par les vols de rapatriement mis en place par la collectivité : « ça commençait à devenir trop compliqué ». À cause de la Covid-19, elle a reçu son diplôme par la poste, un gros pincement au cœur de pas avoir pu « conclure concrètement ce moment de vie ».
Poussée par sa maman, elle dépose un CV à Miquelon Culture Patrimoine : « je n’avais aucune idée des dossiers que l'association traitait ». Dans le mille, la structure recherche justement un profil comme le sien. « Je me suis dit : c’est génial je vais contribuer au développement du patrimoine et je m’y suis lancée à corps perdu », explique-t-elle. Le 13 juillet, elle est embauchée.
Par ce biais-là, elle redécouvre l’histoire de son île, perfectionne ses connaissances. On lui confie l’élaboration d’un arbre généalogique des pionniers de Miquelon, l’inventaire du musée, qui compte près de 700 pièces, et bien d’autres dossiers. La jeune fille déterminée prend ses marques, réalise les visites du musée, participe aux journées européennes du patrimoine. « Je suis dans mon élément » dit-elle dans un sourire.
Lorsqu’Aurélie fait ses études au Canada, elle interpelle à plusieurs reprises ses professeurs : "Pourquoi ne parle-t-on pas de Saint-Pierre et Miquelon ?" On lui répond alors que ça ne compte pas, qu'il y a bien quelques Acadiens qui s'y sont rendus mais que cela reste minime. "Ça m’avait choqué, terriblement". Pas de quoi décourager la jeune fille : « ça m’a mise en colère qu’on puisse bafouer aussi simplement mon histoire et j’ai commencé à faire des recherches ».
À lire aussi : Miquelon raconte son histoire avec émotion à l'occasion du bicentenaire
Pourtant, encore aujourd’hui, l'influence acadienne reste forte dans le village. Des expressions demeurent, mais aussi des recettes culinaires. « Je me suis dit, comme en Acadie, il est temps que l’on accepte notre histoire et qu’on fasse le maximum pour la promouvoir et pour l’honorer ». Car les ancêtres ont été malmenés, chassés, mais toujours, ils sont revenus. « C’est grâce à eux que l’on existe » rappelle-t-elle.
Quand Aurélie ouvre la porte du musée, une forte odeur d’humidité jaillit, « c’est notre plus gros problème » regrette-t-elle. À l’intérieur, une vaste collection d’objets témoigne du temps qui passe. Primordial pour comprendre et raconter l’évolution de la vie à Miquelon : comment la population s’est adaptée au climat rude, à la vie rurale d’une manière acharnée et combative. « Cela nous permet aussi de voir la chance que l’on a d’être ici et de continuer ce qu’ils ont commencé », estime Aurélie. Fière de ses origines, elle espère que les jeunes n'oublieront pas leurs racines, notamment ceux qui ont du mal à revenir.
« C’est en découvrant l’histoire de Miquelon que je me suis dit : il y a une telle richesse dans la vie quotidienne, qui n’est pas mise en valeur… »
Les premiers pionniers sont arrivés en 1763. Aurélie, depuis plusieurs mois tire les ficelles de l’histoire, dans les archives du Canada mais aussi en France. Son objectif : créer une fiche la plus complète possible, pour chaque famille venue s’établir sur l’île. Un travail titanesque.
À lire aussi : Entretien avec Antonine Maillet, la première ambassadrice de l'Acadie
Aurélie s'est notamment intéressée à Jacques Vigneau, qui est à l’origine de la colonie à Miquelon : « c’est lui qui a amené toute sa famille, c’était un bussiness man, il a amené d’autres familles. Le tout faisait à peu près 116 personnes. » Pour le moment, Aurélie a complété l'arbre généalogique de trois familles. Elle estime le pourcentage de sang acadien à 80%, "c’est très beau et c’est justement cela qu’il faut mettre en avant. Ces familles se sont battues pour rester ici et rester françaises."
Miquelonnaise et fière de l’être
Poussée par sa maman, elle dépose un CV à Miquelon Culture Patrimoine : « je n’avais aucune idée des dossiers que l'association traitait ». Dans le mille, la structure recherche justement un profil comme le sien. « Je me suis dit : c’est génial je vais contribuer au développement du patrimoine et je m’y suis lancée à corps perdu », explique-t-elle. Le 13 juillet, elle est embauchée.
Par ce biais-là, elle redécouvre l’histoire de son île, perfectionne ses connaissances. On lui confie l’élaboration d’un arbre généalogique des pionniers de Miquelon, l’inventaire du musée, qui compte près de 700 pièces, et bien d’autres dossiers. La jeune fille déterminée prend ses marques, réalise les visites du musée, participe aux journées européennes du patrimoine. « Je suis dans mon élément » dit-elle dans un sourire.
L’Acadie, l’un des fondements de la culture locale
Lorsqu’Aurélie fait ses études au Canada, elle interpelle à plusieurs reprises ses professeurs : "Pourquoi ne parle-t-on pas de Saint-Pierre et Miquelon ?" On lui répond alors que ça ne compte pas, qu'il y a bien quelques Acadiens qui s'y sont rendus mais que cela reste minime. "Ça m’avait choqué, terriblement". Pas de quoi décourager la jeune fille : « ça m’a mise en colère qu’on puisse bafouer aussi simplement mon histoire et j’ai commencé à faire des recherches ».
À lire aussi : Miquelon raconte son histoire avec émotion à l'occasion du bicentenaire
Pourtant, encore aujourd’hui, l'influence acadienne reste forte dans le village. Des expressions demeurent, mais aussi des recettes culinaires. « Je me suis dit, comme en Acadie, il est temps que l’on accepte notre histoire et qu’on fasse le maximum pour la promouvoir et pour l’honorer ». Car les ancêtres ont été malmenés, chassés, mais toujours, ils sont revenus. « C’est grâce à eux que l’on existe » rappelle-t-elle.
L’importance de la transmission
Quand Aurélie ouvre la porte du musée, une forte odeur d’humidité jaillit, « c’est notre plus gros problème » regrette-t-elle. À l’intérieur, une vaste collection d’objets témoigne du temps qui passe. Primordial pour comprendre et raconter l’évolution de la vie à Miquelon : comment la population s’est adaptée au climat rude, à la vie rurale d’une manière acharnée et combative. « Cela nous permet aussi de voir la chance que l’on a d’être ici et de continuer ce qu’ils ont commencé », estime Aurélie. Fière de ses origines, elle espère que les jeunes n'oublieront pas leurs racines, notamment ceux qui ont du mal à revenir.
« C’est en découvrant l’histoire de Miquelon que je me suis dit : il y a une telle richesse dans la vie quotidienne, qui n’est pas mise en valeur… »
Remonter aux origines par le biais de la généalogie
Les premiers pionniers sont arrivés en 1763. Aurélie, depuis plusieurs mois tire les ficelles de l’histoire, dans les archives du Canada mais aussi en France. Son objectif : créer une fiche la plus complète possible, pour chaque famille venue s’établir sur l’île. Un travail titanesque.
À lire aussi : Entretien avec Antonine Maillet, la première ambassadrice de l'Acadie
Aurélie s'est notamment intéressée à Jacques Vigneau, qui est à l’origine de la colonie à Miquelon : « c’est lui qui a amené toute sa famille, c’était un bussiness man, il a amené d’autres familles. Le tout faisait à peu près 116 personnes. » Pour le moment, Aurélie a complété l'arbre généalogique de trois familles. Elle estime le pourcentage de sang acadien à 80%, "c’est très beau et c’est justement cela qu’il faut mettre en avant. Ces familles se sont battues pour rester ici et rester françaises."