Naufrages sur l’isthme de Langlade : Marie Cossu, l’héroïne de la dune

Imaginez une jeune fille, en plein hiver dans la tempête, sur la dune de l’Ouest. Elle est équipée d’un lasso.

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Une goélette anglaise s’est brisée sur la côte, les naufragés se débattent dans l’eau glacée. Cette jeune fille, c'est Marie Cossu. Avec sa petite sœur et son beau-père le fermier Larranaga, elle se porte au secours des marins.

 Mon beau père pris de furie ! Tu vas le sauver qui me dit, allez sauve le ! Il remonte à la lame !  

L’Isthme de Langlade de Marie Cossu ressemble à celui de l’écrivain Maurice Caperon dont elle se moque d’ailleurs gentiment :

Le chien aux yeux flamboyants ! Un cheval avec des yeux phosphorescents le v’là le chien à Monsieur Caperon, là v’là la légende du chien !

Car Marie n’est pas un personnage de roman. Elle a grandi dans la ferme Larranaga (actuelle propriété Dagort) sur la dune, au début du XXe siècle. Marie appartient à l’isthme, à son histoire aujourd’hui mythique celle "du cimetière des navires" et de  "l’ossuaire des bateaux"…

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Bien plus tard à Saint-Pierre, devenue grand-mère, elle raconte ces épisodes tragiques. Avec ses sanglots dans la voix et ses silences poignants, elle redevient la jeune fille de 15 ans qui se débat pour sauver des naufragés en plein hiver. 

Le bateau s’ouvrait en deux quand on est arrivés et sur les haubans il y avait un cadavre !

Devenue madame Cormier, Marie Cossu s’est longuement livrée en 1971 au micro d’Albert-Max Briand. Les récits de deux naufrages, celui du Mary Smith en 1912 et celui du Falcone en 1919, constituent des témoignages exceptionnels.

Quand j’ai mis le pied sur Langlade, croyez-moi ou ne me croyez pas, j’en ai eu le froid qui m’a passé de la tête aux pieds, je revoyais tous mes martyrs qui se redressaient.

Mais ces enregistrements contiennent encore beaucoup d’autres informations. Les souvenirs d'enfance de Marie nous ramènent au temps des grandes fermes de l’isthme. Elle relate aussi les évènements de sa vie d’adulte, souvent tragiques, avec humour et malice, toujours la tête haute.

Les quatres épisodes du podcast Mémoires Sonores consacrés à Marie Cossu.