Partir travailler au Canada représente parfois une expérience attractive pour les habitants de Saint-Pierre et Miquelon. Toutefois, malgré la proximité géographique, obtenir un visa canadien depuis l'archipel s’avère plus complexe qu’il n’y paraît. Aux démarches longues s’additionne une problématique : la collecte des données biométriques nécessaires à l’obtention du précieux sésame.
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En effet, une fois que la demande pour venir travailler au Canada est approuvée, il est alors demandé de fournir des données biométriques dans un délai de 26 jours. En d’autres termes, il faut fournir ses empreintes digitales. Sur le site internet du gouvernement canadien, il est clairement indiqué que cette collecte est obligatoire pour "les demandes de résidence temporaire (sauf les ressortissants des États‑Unis) ; de résidence permanente ; de prolongation de votre séjour au Canada, sauf si vous venez d’un pays dispensé de l’obligation de visa ; d’asile ou de statut de réfugié."
Paris, Lyon ou le Canada
Les personnes dans cette situation doivent alors se rendre dans des lieux de collecte agréés que l'on ne retrouve pas dans l'archipel. Paris ou Lyon en métropole ou alors le Canada sont alors les destinations privilégiées. Pas une mince affaire. "Il n'y a pas de dispositif à Saint-Pierre, donc il faut voyager pour effectuer cette démarche", se souvient Annabelle Szuberla, partie travailler à Montréal après un séjour de quelques années dans l'archipel.
En fait, il n'y a pas tant de rendez-vous disponibles. Je me souviens que ma copine avait profité d'un voyage en métropole pour le faire et il y avait peu de créneaux. Moi c'était un peu plus rapide, j'étais allée à Saint John's pour l'occasion.
Annabelle Szuberla
Mais ce n'est pas tout pour la jeune femme. Désireuse de travailler dans le monde de la santé au Canada, elle a dû effectuer une visite médicale avec un médecin agréé, qui ne se trouve pas à Saint-Pierre. "On a dû retourner à Saint-Jean pour ça. Il faut trouver un médecin et c'est vrai que c'est assez cher. Dans mes souvenirs ça avait coûté 250$. De plus, j'ai dû aller à l'hôpital pour une prise de sang. Là aussi ça a un coût."
Pas surprise par toutes ses démarches car "tout est expliqué quand on se lance dans cette aventure", Annabelle souhaite juste mettre en avant un processus qui peut s'avérer stressant, et chronophage. Surtout quand on vient d'une petite île. "Il faut être assez disponible dans un laps de temps restreint. Quand la demande de PVT* est acceptée, on dispose de 26 jours pour effectuer les empreintes. Il faut donc prévoir de voyager, sinon l'acceptation n'est plus valide passé les délais."
* Visa vacances travail