Des quotas en baisse pour la pêche aux concombres de mer à Saint-Pierre et Miquelon

Les totaux admissibles de capture de concombres de mer ont été diminués en 2020, pour maintenir une pêche durable et préserver la ressource. Les pêcheurs auront le droit à 1800 tonnes brut au sud de Saint-Pierre et 140 tonnes à l'ouest de Miquelon.
Les pêcheurs de Saint-Pierre et Miquelon ne pourront pas capturer autant de concombres de mer qu'en 2019. La saison doit ouvrir fin juin et continuer jusqu'en octobre. Mais les quotas 2020, décidés par arrêté ministériel, sont moins élevés que l'an dernier : 1800 tonnes brut de concombre de mer contre 1300 tonnes en poids net en 2019 au sud de Saint-Pierre, 140 tonnes au lieu de 200 à l'ouest de Miquelon. Ces quantités réglementaires ont été réparties entre les professionnels de la pêche artisanale et industrielle.
 

"On est à 140 tonnes vifs, par rapport à 200 tonnes nettes l'année dernière, mais une priorité d'accès sera accordée aux navires de Miquelon" - Mehdi Bouchelaghem, administrateur des affaires maritimes à la DTAM


"On a amorcé une trajectoire descendante" confirme Mehdi Bouchelaghem, administrateur des affaires maritimes."On veut diriger la pêcherie vers une pêcherie durable, qui permettra un taux d'exploitation recommandé par l'Ifremer." Dans cette optique, les totaux admissibles de capture (TAC) seront désormais calculés en poids brut. "Cela signifie que l'on prend en compte le poids de la débarque, comme pour l'ensemble des espèces, plutôt que le poids du concombre égoutté, vidé de son eau." 
 

Limiter la pêche pour préserver la ressource


L'institut français de recherches pour l'exploitation de la mer (Ifremer), qui émet des avis sur la question, a fait savoir qu'il était satisfait de ces nouveaux quotas. "Cela va dans le bon sens", a reconnu Herlé Goraguer, délégué Ifremer à Saint-Pierre. "On n'est pas encore au niveau de nos recommandations, mais cela va dans le bon sens."

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Ce dernier estime que les TAC des années précédentes étaient trop importants concernant les concombres de mer, ce qui représentait une menace pour la reproduction de l'espèce  "Dans les années passées, on a été quasiment au double de ce que recommandait Ifremer. Avec des niveaux de capture de plus de 2000 tonnes, on n'allait pas aller loin." assure-t-il. "Toutes les études montrent que quand on a un taux d'exploitation trop important, le stock ne tient pas." Déjà en 2017, un rapport publié par l'Ifremer mettait en garde contre un éventuel non renouvellement de la ressource.

Le reportage de Claudio Arthur.
©saintpierremiquelon