Quand on demande à Joanne Briand ce que signifie la cuisine, ses yeux s’illuminent. Son sourire témoigne de l’amour qu’elle porte pour ses petits plats. “La cuisine, c’est toute ma vie”, explique la Saint-Pierraise. “Ça prend tellement de place que je me demande même parfois si je suis folle.” Mais comment lui reprocher cette passion dévorante ? Sa cuisine raconte la personne qu’elle est, son histoire et ses origines.
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Entre Terre-Neuve et Saint-Pierre, Joanne a fait le choix de ne jamais choisir. Ses recettes mêlent cette double identité, comme le prouve sa farce à la sarriette : "J’utilise cette farce tous les Noëls pour ma dinde. C’est quelque chose qui ne manque à aucun plat de fêtes Ce sont mes racines. J’adore la France, je suis une fan de sa cuisine. C’est toute cette ambivalence que je mets dans mes plats.”
"Faire la cuisine, c’est dire je t’aime pour moi"
Aussi loin qu'elle se souvienne, Joanne a toujours bien mangé à Noël. Même quand le choix des produits n'était pas aussi sophistiqué qu'aujourd'hui. Comme les andouillettes, sa madeleine de Proust en quelque sorte. "Je suis une fanatique de l'andouillette. Lors des repas de fêtes on mangeait des choses qu’on ne mangeait pas d’habitude, des choses simples, mais des bonnes choses, qu’on mangeait qu’à cette époque-là."
Alors, c'est comme si comme si on lui avait transmis que faire bien à manger, c'est donner du plaisir aux gens qu'elle aime. Comme ce dessert terre-neuvien, qu'elle réserve à ses petits-enfants. "Je leur fais un "Moose farts". Je l’ai traduit pour mes petits enfants en "prouts de rennes", explose-t-elle de rire. "Ils ont beaucoup aimé. Faire la cuisine, c'est dire je t'aime pour moi."
Le reportage d'Allison Audoux est à retrouver ici