Ce jour-là, sur le quai du port de Saint-Pierre, une bonne nouvelle dans les filets des marins : des homards.
Les casiers des chalutiers sont bien remplis, il s'agit du deuxième arrivage depuis la reprise de la campagne automnale. Un arrivage attendu par les clients venus en nombre pour récupérer la pêche du jour.
Préserver la ressource
Une pêche attendue qui fait le bonheur des clients mais qui est soumise à quelques règles. Régaler les Saint-Pierrais ne doit pas se faire au détriment de la préservation de l'espèce.
Les homards de moins de 87 millimètres sont relâchés, certaines femelles aussi.
On n’a pas le droit de pêcher les femelles grainées, automatiquement on doit la prendre, avec une pince, qu’on appelle la pince du V, sur la mandibule de droite, on va venir la pincer et ça donne ceci qui s’enlève. Pour la prochaine marée, si on repêche la même femelle et qu’elle a perdu ses œufs, on doit la remettre à la mer.
Gilles Poirier, patron pêcheur
S'adapter au climat
La saison de pêche est aussi soumise à un autre critère : les conditions météorologiques. L'Atlantique peut s'avérer mesquin et le ciel parfois agité dès l'automne.
Gilles Poirier, patron pêcheur, constate ce changement : "Il y a quelques années, au mois d'octobre, on avait toujours des coups de vent de 35 nœuds. Depuis quelques années, ça devient 50 nœuds. Dans quelques jours ils annoncent 65 nœuds alors qu'on est toujours au mois d'octobre."
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Les sorties en mer se font alors plus rares et la pêche est moins fructueuse. Le pêcheur déplore : "On ne peut plus pratiquer comme par le passé."
La saison de pêche au homard réservée aux professionnels est programmée jusqu'au 15 décembre. Les arrivages dépendront de la clémence de la météo.
Reportage de Flavie Bry et Marion Meyer.