Au premier trimestre 2021, le taux de chômage à Saint-Pierre et Miquelon a diminué de 17% par rapport à l’année précédente. Mais l’agence Pôle emploi invite à prendre ces résultats avec quelques réserves, car ils ne reflètent pas exactement la réalité.
Par rapport au premier trimestre 2020, le chômage est en nette diminution dans l’archipel. Au mois de mars, 248 personnes étaient enregistrées comme demandeuses d’emploi, en catégorie A B et C, parmi lesquels 69% n’ont enregistré aucune activité dans le mois et 23% depuis plus d’un an. Dans le territoire, plus de la moitié des personnes à la recherche de travail ont un niveau de formation en dessous du baccalauréat. Les demandeurs d’emploi de l’archipel sont majoritairement des hommes âgés de 25 à 49 ans.
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Trois domaines en particulier sont plébiscités par les demandeurs d’emploi : la construction, bâtiment et travaux publics, les services à la personne et à la collectivité et le support à l’entreprise. Au cours des 12 derniers mois, 215 offres d’emploi ont été enregistrées, principalement dans le domaine des services à la personne. Plus de la moitié de ces offres concernent des CDI ou des CDD de plus de 6 mois.
Des chiffres à prendre avec des pincettes
“La tendance est à la baisse”, confirme Corinne Sperzagni, directrice de Pôle emploi à Saint-Pierre et Miquelon. Elle invite cependant à interpréter ces chiffres avec attention. “Cela pose question parce que ça engendre une pénurie de main d’oeuvre”, poursuit-elle. Ainsi, les entreprises locales ont plus de mal à recruter.
C’est un problème de compétences sur le territoire aujourd’hui.
Si de nombreux demandeurs d’emplois visent un travail dans la construction, “ces demandeurs d’emplois qui sont inscrits aujourd’hui vont sortir et ont commencé à sortir”, précise la directrice de Pôle emploi. En effet, le secteur reprend progressivement ses activités avec l’arrivée des beaux jours. Mais “on a des besoins sur des profils qualifiés voire même non qualifiés parfois” , ajoute-t-elle.
La solution du contrat aidé
Dans l’archipel, de nombreux secteurs peinent à recruter, comme les services à la personne, l’hôtellerie-restauration, le BTP, le commerce ou les métiers de la santé. “Aujourd’hui, tous les secteurs sont concernés”, admet Corinne Sperzagni.
On ne peut pas pourvoir toutes les entreprises.
Sur le site de Pôle emploi, les personnes hors de l’archipel peuvent postuler. Ainsi, “sur quasiment toutes les offres d’emploi on a des candidats de métropole”, reconnaît la directrice de l’agence, même si le coût de la vie dans l’archipel peut en dissuader beaucoup. Elle insiste toutefois sur le fait qu’il faut trouver des solutions pour faire face à cette pénurie de main d’oeuvre, liée à la baisse de la natalité et au vieillissement de la population.
“Depuis le mois de septembre, nous avons une aide à l’emploi des jeunes”, détaille Corinne Sperzagni. Normalement applicable jusqu’au 31 mars cette aide a été reconduite pour les embauches jusqu’au 31 mai. “Ce sont des contrats aidés pour favoriser les personnes en difficulté par rapport au marché du travail”, précise-t-elle. Il peut donc s'agir des jeunes, mais aussi des personnes handicapées ou des chômeurs de longue date. Toutes les entreprises peuvent bénéficier de ces contrats, elles sont invitées à se rapprocher de la DCstep pour la mise en oeuvre.