Séisme au Maroc : Un couple saint-pierrais en vacances dans la région raconte une nuit de cauchemar

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De la panique, de l'incompréhension ou encore de l'impuissance, la communauté marocaine et les touristes de Saint-Pierre et de Miquelon en vacances au Maroc racontent une nuit de cauchemar.

« Depuis notre hôtel situé sur une colline, on voyait les gens courir partout et crier dans la vieille ville en face, c’était impressionnant », se souviennent Viviane et son mari Jean-Louis, encore sous le choc. Les deux Saint-Pierrais avaient beau être à 150 kilomètres de l’épicentre, dans la ville de Safi, ils ont quand même ressenti de nombreuses secousses.

« Toute notre chambre d’hôtel s’est mise à trembler vers 23h30 pendant quelques secondes. Même si pour nous cela a semblé durer 1 min. Un grondement de plus en plus intense accompagnait ce séisme. Comme nous n’avions pas de point de référence, notre cerveau a bien mis quelques secondes avant de comprendre de quoi il s’agissait », explique Viviane.

Rapidement, le couple adopte les bons gestes. Jean-Louis a été pompier pendant 10 ans et il ne panique pas, tout comme sa femme. Passeport à la main, ils sortent de l’hôtel et patientent à l’extérieur avec le personnel. Dans la ville de Safi, le séisme ne provoque pas de dégâts importants et au bout d’une heure, le couple est invité à rejoindre sa chambre. « Une fois l’adrénaline passée, c’est à ce moment-là que j’ai commencé à ressentir des tremblements », souffle la touriste.

Le bilan du séisme de magnitude 7 qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi s’alourdit encore. Pour le moment, 2 012 personnes sont mortes dont 4 Français et  2 059 victimes ont été blessées. L'épicentre de ce tremblement de terre se situait dans la province d'al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech.

Impuissance des proches

Installé depuis plus de 20 ans dans notre archipel, Chouky a suivi les événements à distance via sa famille. « J’étais au restaurant quand j’ai reçu des messages de mes proches me disant que tout allait bien. Inquiet, je les ai alors tout de suite appelés.

Mon frère habite dans la ville nouvelle de Marrakech. Il a dormi dans le jardin toute la nuit mais heureusement il va bien. C’est plus les habitants de la vieille ville ou des villages aux alentours qui ont été touchés », souligne-t-il.

À 300 kilomètres de Marrakech, à Rabat, la famille de Fouzia a passé, elle aussi, plusieurs heures dehors vendredi dernier. Sa nièce, son mari et leur petite fille âgée de 3 ans sont ainsi restés jusqu’à 3h du matin dans un parking avec d’autres résidents du quartier.

 Solidarité des Marocains

« À leur retour chez eux, ils n’ont pas réussi à dormir. Ils avaient trop peur de potentielles secousses. Aujourd’hui, ma nièce reste traumatisée et elle ressent des douleurs sur la moitié de son visage. Quant à moi, je me sens impuissante », confie Fouzia qui suit l'actualité en permanence.

Arrivée ici en 2018, Fouzia a encore ses frères et sœurs, sa mère et des neveux et nièces au Maroc. Elle aussi choquée pour le moment, elle croit en la solidarité des Marocains pour reconstruire le pays. Pour preuve, suite à un appel aux dons de sang, la famille de Chouki n’a pas hésité à donner le leur.