Treize ans chez Rolex en tant qu'assistante de communication, un passage chez Tudor au pôle marketing. Dans l'horlogerie suisse, la Saint-Pierraise Isabelle Drake a su se frayer un chemin, c'est le moins que l'on puisse dire.
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Pourtant, partie en 1998 de l'archipel pour effectuer un BTS assistante de direction, rien ne lui présageait un tel parcours. "En 2005, j'ai commencé à travailler chez Multicuirs, une entreprise sous-traitant des bracelets en cuir ou bien en crocodile. En 2007, j'ai eu l'occasion de visiter toute la manufacture Cartier. Quand on vous ouvre les portes de ce monde, cela fait envie."
La suite ? Une ambition claire et assumée, travailler un jour chez Rolex, célèbre marque d'horlogerie suisse. Les montres iconiques l'attirent, le standing de la manufacture la séduit. Alors, elle se rapproche d'un contact pour approcher un cabinet de recrutement.
J'ai eu énormément de chance, ils cherchaient quelqu'un. J'ai commencé en intérim là-bas en 2007. Puis en 2008, j'ai intégré le pôle promotion sport en tant que chef de projet puis ensuite gestionnaire administration des ventes "décors".
Isabelle Drake
"J’ai rencontré Roger Federer plusieurs fois"
S'en suivent treize années chez Rolex, puis un passage chez Tudor, "la filiale petite sœur" de la marque Suisse. Alors forcément, au fil des années, Isabelle en a vu passer du monde. Et du beau monde, dont quelques célébrités. "J'ai rencontré Roger Federer plusieurs fois. Une fois à la foire de Bâle, et une autre au siège de Rolex. Il venait de gagner l'Open d'Australie, et il est venu nous présenter sa coupe. C'est fou la bonne énergie qu'il transmet."
Au-delà des personnes rencontrées, c'est surtout un savoir-faire que la responsable de projet marketing développe. Dans un milieu hyperconcurrentiel où la rigueur est de mise, la Saint-Pierraise se plaît. "Je fais le métier que j'ai toujours voulu faire."
"Les jeunes de Saint-Pierre et Miquelon doivent y croire"
Dernièrement, c'est un nouveau défi qui s'est offert à la femme de 43 ans. En effet avant d'obtenir son nouveau poste chez Frederique Constant (marque d'horlogerie suisse), Isabelle avait repris ses études pour passer un MBA en business développement et vente stratégique, l'équivalent d'un BAC+5. "C'était éprouvant. Mais quand ma tutrice m'a dit qu'il n'y avait que 5 % des personnes qui allaient au bout du cursus, cela m'a donné de la force supplémentaire. Tout ça en partant d'un simple BTS."
Un parcours singulier et inspirant. Partie de l'archipel en 1998, elle encourage les jeunes de Saint-Pierre et Miquelon à se lancer dans les projets les plus ambitieux. "Les jeunes de Saint-Pierre et Miquelon doivent y croire. S'ils ont des objectifs, il faut se lancer. Ils peuvent le faire."