Les gestes sont précis, fins et minutieux. Dans sa main noircie par le polissage, Alexandre tient deux pierres. Une améthyste (violet) et une topaze (bleu) qui viendront sublimer un prochain bijou.
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Depuis plus d’un an et demi, tailler et façonner ces pierres précieuses représentent le quotidien du Saint-Pierrais. Un projet professionnel pas forcément planifié par le jeune homme.
J’ai changé totalement de vie. Tout a basculé pendant la pandémie. J’étais dans la carrosserie, et je n’ai pas pu avoir de travail après mon DEP. Je me suis alors réorienté dans la bijouterie et j’ai suivi des cours du soir pendant deux ans.
Alexandre Lapaix
Une réussite puisque le tout récent bijoutier a obtenu un poste chez RMR, une compagnie de joaillerie basée dans le centre-ville de Montréal. "On est spécialisés dans la bague féminine. Mais on fait un peu de tout sur commande. C’est passionnant."
"J’aime beaucoup faire des chaînes"
Épanoui, "Alex" n’imaginait pas un seul instant une telle réorientation il y a deux ans. Pourtant, au regard de ses nombreuses passions, elle n’est pas illogique. "J’ai ce truc du collectionneur. J’ai toujours aimé collectionner. Par exemple, lors de ma première paye, je me suis acheté des bijoux. Je vois ça comme un investissement, c’est quelque chose qui ne se perd pas."
Alors forcément, tout bon joaillier a des bijoux et des pierres préférés. Pour lui, les chaînes constituent un ornement intéressant à travailler. "J’adore ça car je suis polisseur. Prendre son temps pour faire une belle finition. Les grosses chaînes que les rappeurs portent, avec les réseaux sociaux, sont de plus en plus mises en avant."
"L'objectif est de monter une boutique en ligne"
Depuis son arrivée chez RMR, Alexandre a progressé. Au fil des commandes préparées, des bijoux polis et nettoyés, le jeune homme de 27 ans a acquis un certain savoir-faire. "Mes employeurs m'ont énormément aidé. À l'école j'ai appris la base et la technique. Avec eux, j'ai appris le métier et les spécificités de notre entreprise, de notre clientèle."
À tel point que le bijoutier-joaillier se met à rêver de création et d'entrepreneuriat. Au printemps dernier, il a réalisé une série de bijoux en toute indépendance. De quoi lui donner certaines ambitions.
L'objectif début 2024 est de monter une boutique en ligne. J'ai vraiment envie de créer mes propres bijoux et viser la joaillerie. Sur ce sujet, mes employeurs sont vraiment encourageants, je peux tout leur demander. J'aime le rap américain, j'aime la culture sneakers. Je m'en inspire, le tout est de tirer son épingle du jeu.
Alexandre Lapaix