SantExpo 2024 : une délégation guyanaise présente et en ordre de bataille pour attirer médecins et infirmiers en Guyane

Les différents membres de la délégation Guyane en action à SantExpo 2024
La délégation guyanaise partie à « SantExpo 2024 » à Paris dispose de trois jours pour convaincre un maximum de professionnels de santé de venir travailler en Guyane. Compte tenu de la pénurie de personnel soignant qui règne en France hexagonale cette opération de séduction « Guyane Destination Santé » représente une véritable gageure.

La délégation guyanaise présente à SantExpo 2024, composée de 70 personnes, est répartie sur deux grands stands. Un espace commun et une bannière commune pour tous ces acteurs de la santé qui doivent attirer les visiteurs et surtout les convaincre de venir travailler en Guyane. Ces ambassadeurs disposent de trois jours (21 au 23 mai) pour expliquer à des infirmiers et à des médecins que le territoire guyanais leur offre des possibilités de s’enrichir professionnellement comme de découvrir une forme du bien vivre ensemble. Cette grosse opération a été orchestrée par l’Agence Régionale de Santé de la Guyane et a obtenu le soutien de la Collectivité Territoriale de Guyane.

A Gauche Dimitri Grygowski, directeur de l'ARS, Gabriel Serville président de la CTG, Awatef Argoubi infirmière libérale etune collaboratrice de l'ARS


Kourou : un hôpital avec un pôle d’excellence en urologie

L'accueil des représentants du CHK à SantExpo 2024

La responsable des ressources humaines au Centre Hospitalier de Kourou, Sabine Phoudia se charge dans ses échanges avec les visiteurs de leur apporter toutes les informations dont ils ont besoin sur les rémunérations qui peuvent obtenir auxquelles peuvent s'ajouter différentes primes d’attractivité. Elle leur garantit également de bonnes conditions d’accueil.

Par exemple à Kourou, à leur arrivée les candidats sont logés gratuitement durant deux mois. Le temps pour eux de se trouver une résidence et ils sont accompagnés pour leurs diverses démarches administratives :

« Nous sommes venus à sous la bannière CHU 2025.  Nous représentons une seule entité avec plusieurs sites et avons pour mission d’attirer vers la destination Guyane sachant les difficultés de recrutement dans certaines spécialités. Ce salon donne l’occasion de rencontrer le monde de la santé et découvrir ce que font les autres établissements. Notre établissement d’une centaine de lits est une petite structure avec des petites équipes. Nous essayons de fédérer, d’avoir un tutorat pour les personnes qui arrivent. Nous avons pu nous équiper des dernières technologies médicales comme le robot chirurgical. Mais il faut aussi savoir qu’avec l’unité des trois établissements en 2025, l’agent qui s'installera en Guyane sera susceptible de travailler à Cayenne, à Kourou ou Saint-Laurent. Kourou est le pôle d’excellence en urologie, les jeunes infirmiers qui viendront pourront acquérir une expertise sur les actes urologiques et services de soins en continu en urologie.»

Saint-Laurent : un hôpital neuf doté de matériel de haute pointe

Yann Laventure personnel du CHOG

Exerçant à Saint-Laurent, Francette Verderosa a intégré le Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais en 2017. Cette cadre au service des urgences entend bien convaincre des jeunes infirmiers de tenter une expérience professionnelle en Guyane :

« Nous sommes venus recruter pour le CHOG, des infirmiers, des jeunes qui veulent retourner au pays, nous sommes là pour promouvoir Saint-Laurent et le CHOG, un hôpital tout récent avec des locaux neufs. Pour faire venir les agents nous proposons pas mal d’avantages et c’est ce que nous mettons en avant. Nous proposons de payer le billet d’avion, l’hébergement, des locations de voiture à des prix particuliers, les activités périscolaires pour les enfants comme la crèche qui permettront aux futurs agents d’avoir un confort, donc une qualité de vie car c’est ce qui manque à Saint-Laurent et rend le recrutement difficile. Par ailleurs le travail reste le même mais tout ce qui va autour est important. Croyez-le, à  Saint-Laurent on peut faire son petit bonhomme de vie. »

Cette cadre infirmière officie aux urgences SMUR où il devrait y avoir, en principe, 24 IPE (infirmiers en pratique avancée) mais actuellement ce service compte 17 voire 18 personnels et avec les vacances qui arrivent, il y en aura encore moins. Cela oblige à solliciter la réserve explique Francette Verderosa ce qui dépanne bien mais ne résout pas tout. Les personnels de la réserve sont là pour trois semaines, les agents en place se fatiguent de ce système intermittent et souhaiteraient plus de permanence dans les effectifs.

Laurietta Fowel, cadre au pôle médecine, fait aussi partie de la délégation saint-laurentaise, elle appuie sur la qualité du CHOG : « Notre établissement est neuf avec plusieurs spécialités nouvelles. Cette polyvalence nous permet de traiter toutes sortes de pathologies. La prise en charge des patients est particulière, l’exigence est la même que partout ailleurs et permet l’acquisition de nombreuses compétences pour les stagiaires où les nouveaux diplômés. »

Secteurs public et privé focus sur le recrutement

A gauche, Mme litadier infirmière de coordination au bloc opératoire de l’hôpital privé Saint Gabriel, Elisa Lheureux directrice Formacom - en charge de la communication de Guyane Santé et Guylaine Mergerie, directrice générale du Groupe Guyane Santé

Secteur public ou secteur privé, il y a la même volonté et la même urgence à recruter des personnels de santé. Guylaine Mergerie, directrice du groupe Guyane Santé, apprécie cette démarche commune et solidaire pour résoudre la problématique du désert médical guyanais :

« SantExpo est le lieu de rendez-vous des acteurs de santé et des prestataires et fournisseurs de matériels, l’ensemble des acteurs de la santé au niveau national y sont présents. L’enjeu pour nous est de rencontrer de potentiels candidats car la Guyane subit comme l’ensemble du territoire le manque de professionnels de santé. Je trouve que cette année l’ARS a trouvé la bonne formule où tous les acteurs sont présents sous la même bannière celle de la santé en Guyane et c’est très bien. Cela nous permet de nous revoir déjà et d’approcher tous ces Guyanais étudiants à l’école des Hautes Etudes de Santé Publique ou d’autres qui sont ici comme élèves infirmiers et s’interrogent sur un retour en Guyane. »